Cet article a été écrit par un expert qui a étudié l'industrie et a confectionné des outils pour un projet d'entreprise
Le marché français des véhicules d'occasion traverse une période de transformation majeure en 2025, marquée par une baisse significative des prix et une évolution des préférences des consommateurs.
Cette analyse détaillée examine les principales tendances qui façonnent ce secteur dynamique, des fluctuations de prix aux nouvelles réglementations environnementales. Si vous voulez aller plus loin, vous pouvez télécharger nos outils pour votre projet d'entreprise.
Le marché des véhicules d'occasion en France connaît une baisse de prix de 7,1% en 2024, avec des évolutions contrastées selon les motorisations.
Les professionnels font face à des défis de rentabilité tandis que les réglementations environnementales transforment progressivement le secteur.
| Indicateur clé | Valeur 2024 | Évolution |
|---|---|---|
| Prix moyen véhicule d'occasion | 20 990 € | -7,1% |
| Durée moyenne de vente | 119 jours | En hausse |
| ge moyen des véhicules vendus | 10,6 ans | Stable |
| Prix moyen véhicule électrique | 19 990 € | -17,4% |
| Marge commerciale professionnels | 520 € HT | En baisse |
| Part du crédit dans les achats | 57% | Majoritaire |
| Croissance prévue 2025-2026 | +3% à +4% | Positive |
Comment évoluent les prix des véhicules d'occasion selon les différents segments ?
Le marché français des véhicules d'occasion a connu une baisse généralisée des prix de 7,1% en 2024, avec un prix moyen s'établissant à 20 990 €.
Les véhicules électriques enregistrent la chute la plus spectaculaire avec une diminution de 17,4%, soit environ 4 600 € de moins, pour atteindre un prix moyen de 19 990 €. Cette baisse s'explique par l'augmentation de l'offre et les incertitudes persistantes des consommateurs concernant l'autonomie et la durabilité des batteries.
Les véhicules hybrides suivent cette tendance baissière avec un recul de 8,7%, passant sous la barre des 30 000 €. Cette évolution reflète une démocratisation progressive de cette technologie et une concurrence accrue entre les différents modèles disponibles.
Les citadines demeurent le segment le plus accessible du marché, tandis que les SUV et utilitaires conservent des prix relativement élevés malgré une légère érosion due à l'abondance de l'offre. Cette situation crée des opportunités intéressantes pour les professionnels qui savent identifier les bonnes affaires.
Quels modèles et marques dominent actuellement le marché de l'occasion ?
Le classement des véhicules les plus recherchés révèle la domination des modèles français et allemands sur le marché de l'occasion.
| Rang | Modèle | Marque |
|---|---|---|
| 1 | Clio | Renault |
| 2 | Mégane | Renault |
| 3 | Golf | Volkswagen |
| 4 | 308 | Peugeot |
| 5 | A4 | Audi |
Les marques françaises Peugeot, Renault et Citroën représentent près de 47% des parts de marché, démontrant l'attachement des consommateurs français aux constructeurs nationaux. Cette préférence s'explique par la disponibilité des pièces détachées, la densité du réseau de services et la connaissance des mécaniciens.
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Quelle est la durée moyenne nécessaire pour vendre un véhicule d'occasion ?
En septembre 2024, la durée moyenne de vente s'établit à 119 jours pour l'ensemble des véhicules, marquant un allongement préoccupant pour les professionnels du secteur.
Les véhicules électriques affichent les délais les plus longs avec 169 jours en moyenne, reflétant les réticences persistantes des acheteurs face à cette technologie. Les questions d'autonomie, de réseau de recharge et de valeur résiduelle continuent de freiner les transactions.
À l'inverse, les modèles essence se vendent plus rapidement avec une moyenne de 101 jours. Les ventes les plus rapides concernent les citadines abordables comme la Dacia Sandero, la Toyota Aygo et la Seat Ibiza, qui répondent à une demande constante de mobilité économique.
Cette disparité des délais de vente oblige les professionnels à adapter leurs stratégies de stock et de pricing selon les segments pour optimiser leur rotation.
Quel est le profil type des véhicules d'occasion vendus en France ?
L'âge moyen des véhicules d'occasion vendus en 2024 reste stable à 10,6 ans, témoignant d'une maturité du marché français.
Le kilométrage moyen varie significativement selon la motorisation : les véhicules diesel affichent 12 426 km en moyenne, tandis que les modèles GPL présentent 10 432 km. Les véhicules essence et hybrides se situent dans une fourchette estimée entre 11 000 et 12 000 km.
Cette stabilité de l'âge moyen s'explique par l'équilibre entre l'arrivée de véhicules plus récents issus des fins de contrats de leasing et la demande persistante pour des modèles plus anciens et abordables. Les consommateurs recherchent un compromis entre modernité technologique et accessibilité financière.
La répartition kilométrique reflète les habitudes d'usage : les diesels, traditionnellement utilisés pour de longs trajets, cumulent davantage de kilomètres que les modèles GPL, souvent cantonnés à un usage urbain.
Comment se répartit la demande entre les différentes motorisations ?
Le marché de l'occasion reflète la transition énergétique en cours avec des évolutions contrastées selon les motorisations.
Le diesel poursuit son recul mais conserve une place importante dans le parc ancien, particulièrement recherché pour sa robustesse et sa consommation réduite sur longues distances. L'essence progresse de 2,5%, bénéficiant d'une meilleure valeur résiduelle et de l'appétence croissante pour les technologies plus récentes.
L'offre hybride et électrique s'étoffe nettement avec des prix en baisse, mais la demande reste freinée par les interrogations sur la fiabilité des batteries et l'autonomie réelle. Les immatriculations d'occasion de Tesla bondissent de 45,8% et celles de Toyota progressent de 10,8%, démontrant un engouement ciblé pour certaines marques reconnues.
Cette évolution crée des opportunités pour les professionnels capables d'accompagner les clients dans leur transition vers l'électrification, en apportant les garanties et services adaptés à ces nouvelles technologies.
Quelles régions présentent la dynamique la plus favorable ?
L'Île-de-France et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur concentrent les volumes de transactions les plus importants et la demande la plus soutenue.
La Bretagne se distingue par la meilleure progression avec +5,8%, témoignant d'un dynamisme économique régional favorable au renouvellement du parc automobile. Cette performance s'appuie sur une démographie dynamique et un pouvoir d'achat préservé.
Le Nord et l'Est de la France présentent une offre abondante mais une demande plus ciblée, créant des opportunités d'arbitrage géographique pour les professionnels disposant d'une logistique adaptée. Ces régions bénéficient souvent de prix plus compétitifs en raison d'une concurrence accrue entre vendeurs.
La répartition géographique influence directement les stratégies des professionnels, qui doivent adapter leur approvisionnement et leur politique commerciale aux spécificités locales de chaque marché régional.
Quels canaux de distribution structurent le marché ?
Le paysage de la distribution s'articule autour de plusieurs acteurs complémentaires qui se partagent le marché selon des logiques distinctes.
- Les plateformes en ligne (Leboncoin, La Centrale) dominent la mise en relation et la prospection
- Les concessions traditionnelles conservent leur rôle dans la transaction et le service après-vente
- Les mandataires et réseaux professionnels gagnent des parts grâce à leur expertise et leur capacité de sourcing
- Les ventes entre particuliers restent significatives pour les modèles anciens et les budgets serrés
- Les courtiers spécialisés émergent pour accompagner les transactions complexes
Cette diversité des canaux oblige les professionnels à développer une présence multi-canal pour maximiser leur visibilité et leur taux de conversion. L'enjeu consiste à optimiser les coûts d'acquisition clients tout en maintenant une qualité de service différenciante.
Quelle rentabilité peuvent espérer les professionnels du secteur ?
La marge commerciale moyenne des professionnels s'établit à 520 € HT par véhicule vendu à particuliers en 2024, marquant une érosion par rapport aux années précédentes.
Cette marge peut dépasser 2 300 € HT pour certains segments récents ou premium, mais la tendance générale reste orientée à la baisse en raison de l'intensification de la concurrence et de la transparence accrue des prix via les plateformes numériques.
La rentabilité demeure "acceptable" selon les professionnels, malgré l'allongement des durées de stockage et la nécessité de multiplier les opérations promotionnelles. Les coûts de possession (financement, assurance, entretien) pèsent de plus en plus sur les marges unitaires.
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L'optimisation de la rentabilité passe désormais par une gestion fine des stocks, une sélection rigoureuse des véhicules et une capacité à proposer des services annexes à forte valeur ajoutée (garanties étendues, financement, assurance).
Quel impact des nouvelles réglementations environnementales ?
Les Zones à Faibles Émissions (ZFE) transforment progressivement le marché en excluant certains véhicules des centres urbains.
Depuis janvier 2024, l'interdiction de circulation pour les véhicules Crit'Air 4 dans les grandes agglomérations s'applique, avec une extension prévue aux Crit'Air 3 en 2025. Les amendes forfaitaires de 68 € pour les voitures et 135 € pour les poids-lourds renforcent l'application de ces mesures.
La fiscalité favorise l'électrification avec l'exonération de TVS pour les professionnels et le maintien de la prime à la conversion sous conditions. Le bonus écologique pour l'occasion, supprimé en février 2024, modifie cependant l'équilibre économique des transactions.
Ces évolutions réglementaires créent une segmentation croissante du marché entre véhicules "ZFE-compatibles" et véhicules exclus des centres-villes, avec des écarts de valorisation qui s'accentuent.
Comment les acheteurs financent-ils leurs acquisitions ?
Le crédit automobile demeure le mode de financement privilégié, utilisé par près de 57% des acheteurs de véhicules d'occasion.
Le leasing et la Location avec Option d'Achat (LOA) connaissent une croissance notable sur les modèles récents et "quasi-neufs", séduisant par leur prévisibilité budgétaire et leur flexibilité. Cette évolution répond aux attentes d'une clientèle soucieuse de maîtriser ses coûts de possession.
Le paiement comptant reste privilégié pour les modèles les plus accessibles, particulièrement dans le segment des citadines d'occasion où les montants restent abordables pour de nombreux ménages.
L'évolution des solutions de financement influence directement l'accessibilité du marché et oriente les choix des consommateurs vers certains segments de prix et d'âge des véhicules.
Quelles perspectives de croissance pour les prochains mois ?
Le marché de l'occasion devrait connaître une croissance de 3% à 4% sur les 12 à 24 prochains mois, portée par plusieurs facteurs structurels.
| Facteur | Impact | Probabilité |
|---|---|---|
| Renouvellement du parc | Positif | Élevée |
| Digitalisation des ventes | Positif | Élevée |
| Pression réglementaire ZFE | Mitigé | Élevée |
| Hausse des taux d'intérêt | Négatif | Moyenne |
| Inflation persistante | Négatif | Moyenne |
| Pouvoir d'achat contraint | Négatif | Moyenne |
| Développement électrique | Positif | Élevée |
Les véhicules électriques et hybrides pourraient voir leur part progresser significativement, à condition que l'offre de modèles abordables s'étoffe et que la confiance dans la technologie batterie se renforce. La démocratisation des infrastructures de recharge constitue un enjeu clé pour cette transition.
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Quels facteurs économiques influencent le plus le marché ?
L'inflation et la hausse des taux d'intérêt constituent les principales menaces pour la dynamique du marché, en compliquant l'accès au financement pour de nombreux acheteurs.
Le pouvoir d'achat contraint des ménages favorise les transactions sur des modèles plus anciens et abordables, expliquant le maintien d'une moyenne d'âge élevée autour de 11 ans pour les véhicules vendus. Cette situation pénalise le renouvellement rapide du parc et freine l'adoption des nouvelles technologies.
Les incertitudes économiques poussent les consommateurs vers des stratégies d'achat plus conservatrices, privilégiant les marques reconnues pour leur fiabilité et leur facilité d'entretien. Les modèles diesel récents bénéficient paradoxalement de cette tendance malgré les contraintes réglementaires.
L'évolution du coût de l'énergie influence également les arbitrages des consommateurs entre les différentes motorisations, créant des opportunités pour les véhicules les plus sobres ou les technologies alternatives comme le GPL.
Conclusion
Cet article est fourni à titre informatif uniquement et ne doit pas être considéré comme un conseil financier. Il est recommandé aux lecteurs de consulter un professionnel qualifié avant de prendre toute décision d'investissement. Nous déclinons toute responsabilité quant aux actions entreprises sur la base des informations fournies.
Le marché des véhicules d'occasion français traverse une période de transformation profonde, marquée par la baisse des prix, l'évolution des préférences énergétiques et l'impact croissant des réglementations environnementales.
Les professionnels qui sauront s'adapter à ces nouvelles réalités, en optimisant leur gestion des stocks et en accompagnant leurs clients dans la transition énergétique, pourront tirer parti des opportunités de ce marché en mutation pour développer leur activité de manière durable.
Sources
- La Centrale - Observatoire T4 2024
- Boursorama - Prix moyens véhicules occasion
- AutoPlus - Baisse prix occasion
- Leboncoin - Observatoire véhicules occasion
- Carizy - Meilleures ventes occasion
- Largus - Stocks professionnels
- Ministère Développement Durable - Immatriculations 2024
- ByMyCar - Chiffres clés parc automobile
- Automobile Magazine - Motorisations occasion
- Largus - Baromètre rentabilité occasion
- Idées de petites entreprises



