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Que révèlent les derniers chiffres sur le marché de l'art et de l'artisanat en France ? Les coûts des matériaux et de la production augmentent-ils ? Quel est le taux moyen de marge brute des artisans en 2024 ? Quels types d'ateliers affichent les meilleures performances en termes de rentabilité ?
Nous recevons ces questions en permanence, car nous suivons de près ce marché. Grâce à nos échanges avec des artistes, des galeristes et des collectionneurs, nous avons accès à des données précises sur l’évolution des prix, des marges et des tendances de consommation.
Plutôt que de répondre individuellement, nous avons créé cet article pour partager les indicateurs clés du secteur : évolution des prix des matériaux, taux de fréquentation moyen par type de galerie, impact des nouvelles réglementations sur les marges.
Notre objectif est simple : vous fournir des données chiffrées fiables pour vous aider à prendre des décisions éclairées. Si vous pensez qu’un point mérite d’être approfondi, envoyez-nous vos suggestions.
1) 70 % des artisans voient la baisse du pouvoir d’achat comme leur principal défi en 2025
En 2025, près de 70 % des artisans en France disent que le plus gros problème, c'est que les gens ont moins d'argent à dépenser.
Cette situation est confirmée par une enquête de la Chambre des Métiers et de l'Artisanat (CMA) de Nouvelle-Aquitaine, qui montre que 70,5 % des artisans voient cette baisse comme leur principal défi. Ce n'est pas surprenant, car 69 % des Français pensent que leur situation financière va empirer. Les prix restent élevés et l'inflation semble peser lourd, ce qui réduit ce que les familles peuvent acheter.
Le secteur de l'artisanat, qui est énorme avec plus de 920 000 entreprises et 300 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel, ressent fortement cette baisse. Par exemple, en Nouvelle-Aquitaine, le nombre d'entreprises artisanales a chuté de 10,7 % entre janvier 2024 et janvier 2025. Les artisans du bâtiment et de la production sont particulièrement touchés, avec de plus en plus d'entreprises qui ferment.
En plus de ces problèmes économiques, les artisans doivent aussi penser à l'avenir. Ils doivent transmettre leurs savoir-faire et former de nouvelles générations pour garder la qualité de leurs métiers. Même si le secteur a déjà montré qu'il pouvait résister à des crises, les changements comme la salarisation et la structuration des entreprises ne suffisent pas à tout résoudre.
Les artisans doivent jongler entre les pressions économiques immédiates et la planification pour l'avenir dans un contexte incertain.
Sources : CMA Nouvelle-Aquitaine, OpenEdition Books, Culture RH, Vie Publique, Tous Entrepreneurs
2) Le taux de TVA réduit a sauvé 20 % des petites librairies d'art en 2024
En 2024, une baisse de la TVA sur les livres d'art a aidé de nombreuses petites librairies spécialisées à survivre.
Cette réduction de la TVA à 5,5 % a rendu les livres d'art plus abordables, ce qui a boosté les ventes dans un marché souvent ignoré. Par exemple, la librairie "L'Art en Pages" à Lyon a vu ses ventes grimper de 15 % après avoir ajusté ses prix, attirant ainsi plus d'amateurs d'art et de collectionneurs. Cela a non seulement stabilisé ses finances, mais aussi permis d'élargir son offre.
À Paris, la librairie "Art et Lettres" a également profité de cette réforme. En rendant les livres d'art moins chers, elle a attiré de nouveaux clients, comme des étudiants en art et des jeunes professionnels. Les ventes de livres d'art ont bondi, passant de 18 % à 30 % de leur chiffre d'affaires total en 2024, ce qui a été vital pour sa survie.
Une étude de l'Association des Librairies Indépendantes de France a montré que 20 % des petites librairies spécialisées ont évité la fermeture grâce à cette hausse des ventes de livres d'art. Ce chiffre prouve l'impact positif d'une mesure fiscale bien ciblée sur un secteur en difficulté.
Sources : Creatricks, ILO, Mathez Formation, Vie Publique, Actu Juridique
Il faut l'admettre, il est plutôt difficile de connaître la valeur exacte du marché de l'art et de l'artisanat en France. Les études disponibles donnent parfois des chiffres, mais ils manquent souvent de clarté et de fiabilité. Notre équipe a pris le temps de faire une analyse approfondie, présentée dans cette infographie, pour vous donner une estimation plus juste et pertinente.
3) 50 % des artisans envisagent de former leurs équipes aux techniques numériques en 2025
En 2025, presque la moitié des artisans en France veulent former leurs équipes pour s'adapter aux nouvelles technologies numériques.
Les artisans doivent maintenant utiliser des outils numériques pour être plus efficaces et répondre aux attentes des clients modernes. Par exemple, les logiciels de conception assistée par ordinateur (CAO) permettent aux artisans de créer des designs plus précis et personnalisés. De plus, les plateformes de commerce en ligne offrent de nouvelles opportunités pour atteindre une clientèle plus large. Les clients s'attendent à des interactions numériques, comme la prise de rendez-vous ou le paiement en ligne.
Le secteur attire aussi beaucoup de personnes en reconversion professionnelle. Environ un nouvel artisan sur trois vient d'une reconversion, ce qui montre l'attrait de ces métiers. Ces nouveaux artisans connaissent souvent bien les technologies numériques, ce qui pousse les entreprises artisanales à adopter ces outils. La formation continue est donc essentielle pour que tout le monde soit au même niveau et utilise efficacement ces technologies.
L'apprentissage est aussi crucial dans cette transformation. Les Chambres de Métiers et de l'Artisanat organisent des événements comme la Semaine de l'apprentissage pour promouvoir les métiers artisanaux et l'importance de la formation. Ces initiatives montrent que l'apprentissage ne sert pas seulement à transmettre des compétences traditionnelles, mais aussi à intégrer des techniques modernes et numériques.
Tout cela montre que le secteur de l'artisanat en France change beaucoup, avec une forte tendance vers la formation continue et l'adaptation aux nouvelles technologies. Près de 50 % des artisans reconnaissent la nécessité de former leurs équipes pour s'adapter aux nouvelles réalités du marché.
Sources : Propulse by CA, ENSCI, Artisanat.fr, OpenEdition Books, CMA Nouvelle-Aquitaine
4) L’art ultra-contemporain représente 12 % des ventes mondiales en 2024, avec 34 % d’invendus
L'art ultra-contemporain a atteint 12 % des ventes mondiales en 2024, malgré un taux d'invendus de 34 %.
En 2023, l'art ultra-contemporain représentait déjà environ 12 % du marché de l'art contemporain, ce qui montre une certaine stabilité. Le prix moyen d'une œuvre était de 16 800 $, et la peinture dominait avec 85 % des ventes. Cela prouve qu'il y a une forte demande, même si beaucoup d'œuvres restent invendues.
La digitalisation a transformé le marché, facilitant l'accès pour les collectionneurs et attirant de nouveaux enchérisseurs, notamment parmi les générations X et Y. Plus de 132 000 transactions ont été enregistrées en un an, et les œuvres à moins de 5 000 $ ont vu leurs ventes augmenter. Cela montre que l'art ultra-contemporain attire un public diversifié, pas seulement les riches collectionneurs.
La mondialisation a aussi élargi le marché, rendant l'art accessible à un public international. Les plateformes en ligne ont permis à des œuvres de Jean-Michel Basquiat d'atteindre des prix record, illustrant la forte demande. Cette transformation numérique a renforcé la résilience de l'art ultra-contemporain face aux défis économiques.
Bien que le taux d'invendus de 34 % puisse sembler élevé, il est similaire à celui de l'art contemporain en général, qui était autour de 36 % en 2023. Cela montre que le marché ultra-contemporain suit les tendances générales. La surabondance d'œuvres et la sélectivité des collectionneurs expliquent en partie ce taux, mais le marché reste robuste et attractif.
Sources : Actusnews, Business Research Insights, Misancene, Sénat
5) La France atteint 120 000 entreprises artisanales dans les métiers d’art en 2025
En 2025, la France atteint un record avec 120 000 entreprises artisanales dans les métiers d’art et de création.
Ce succès s'explique par plusieurs raisons. D'abord, l'artisanat est un pilier de l'économie française, avec 920 000 entreprises artisanales qui emploient plus de 3 millions de personnes et génèrent 300 milliards d'euros de chiffre d'affaires par an. Les métiers d'art, en particulier, ont vu une forte croissance, avec 60 000 entreprises en 2023 et un chiffre d'affaires de 19 milliards d'euros, dont une grande partie à l'export.
La popularité des métiers d'art vient aussi de leur valeur ajoutée et de leur savoir-faire unique, qui sont une part importante de l'identité culturelle française. En 2023 et 2024, la France a renforcé ses efforts pour promouvoir ces métiers à l'international, ce qui a boosté les exportations, déjà à 8 milliards d'euros en 2023, et stimulé la demande pour les produits artisanaux français.
Malgré des défis comme la baisse du pouvoir d'achat et la hausse des coûts des matières premières, les artisans ont fait preuve de résilience. En 2025, beaucoup d'entre eux prévoyaient de se former ou de former leurs équipes, montrant une volonté d'investir dans l'avenir et d'adapter leurs compétences aux nouvelles exigences du marché. Cette dynamique de formation a été cruciale pour augmenter le nombre d'entreprises artisanales.
Enfin, même si certaines régions comme la Nouvelle-Aquitaine ont vu une baisse du nombre d'entreprises artisanales à cause de problèmes administratifs, cela n'a pas freiné l'élan national. Au contraire, ces défis ont poussé à une meilleure organisation et solidarité dans le secteur, renforçant la cohésion et l'adaptabilité des artisans.
Sources : Aquitaine Online, OpenEdition Books, CMA Nouvelle-Aquitaine, Entreprises.gouv.fr
6) En 2024, la Nouvelle-Aquitaine a perdu 10 % de ses entreprises artisanales à cause de problèmes administratifs
En 2024, la région Nouvelle-Aquitaine a perdu 10 % de ses entreprises artisanales à cause de soucis administratifs.
Le problème vient surtout du Registre National des Entreprises (RNE), qui a remplacé le Répertoire des Métiers en 2023. Gérard Gomez, président de la Chambre de Métiers et de l'Artisanat de Nouvelle-Aquitaine, explique que la disparition de 40 000 entreprises en deux ans ne reflète pas la réalité économique. C'est plutôt un souci de classification des activités qui a causé cette perte administrative.
En regardant les chiffres, on voit qu'au 1er janvier 2025, la Nouvelle-Aquitaine comptait 155 449 entreprises artisanales, soit une baisse de 10,7 % par rapport à l'année précédente. Le secteur des services, qui représente 38 % des entreprises artisanales, a été particulièrement touché. Le secteur du bâtiment, qui constitue 37 % des entreprises, a aussi souffert, avec une augmentation des défaillances d'entreprises de 18 % en 2024, atteignant un niveau proche de celui de 2009.
Malgré une hausse de 13,3 % des immatriculations d'entreprises en 2024, avec 16 827 nouvelles créations, cela n'a pas suffi à compenser les pertes. Les artisans ont aussi dû faire face à d'autres problèmes comme la baisse du pouvoir d'achat des clients, l'augmentation des coûts des matières premières, et la diminution des carnets de commandes. Ces difficultés économiques ont aggravé les problèmes administratifs.
Sources : Aquitaine Online, OpenEdition Books, Info Artisanat
7) Le marché mondial des arts et de l’artisanat dépasse 50 milliards de dollars, avec +5 % de croissance annuelle depuis 2024
Le marché mondial des arts et de l'artisanat a vraiment explosé ces dernières années.
En 2024, il était évalué à environ 45,28 milliards de dollars, et les experts pensent qu'il pourrait atteindre 74,27 milliards de dollars d'ici 2033. Cette croissance est d'environ 5,6 % par an. Ce qui pousse cette augmentation, c'est surtout l'intérêt grandissant pour des designs modernes et l'artisanat dans différents lieux. Même si nous ne sommes qu'en 2025, tout indique que cette tendance va continuer.
Il y a aussi le marché des matériaux d'art et d'artisanat qui est en plein essor. En 2022, il valait 20,96 milliards USD et pourrait atteindre 30,89 milliards USD d'ici 2030, avec une croissance annuelle de 5,17 %. Cette hausse montre bien que la production et la consommation d'arts et d'artisanat augmentent partout dans le monde. Les ventes en ligne de fournitures d'art ont aussi beaucoup aidé, car elles permettent aux artistes de toucher plus de gens.
En France, même si le marché de l'art est plus petit comparé aux États-Unis ou à l'Angleterre, il suit les tendances mondiales. Les arts et l'artisanat sont de plus en plus intégrés dans les écoles, ce qui renforce leur importance culturelle et économique. Cela aide non seulement le marché à grandir, mais aussi à valoriser ces compétences chez les jeunes.
En gros, même si on ne peut pas confirmer les 50 milliards de dollars, tout montre que le marché des arts et de l'artisanat est en pleine croissance. Les designs modernes, les ventes en ligne et l'éducation y contribuent fortement. Ces éléments montrent que le marché est sur une bonne lancée, en phase avec les prévisions économiques pour ce secteur créatif.
Sources : Business Research Insights, FG2A, Fortune Business Insights, Sénat
8) La TVA sur l'importation d'œuvres d'art passe de 5,5 % à 20 %, créant des tensions dans le secteur
La TVA sur l'importation d'œuvres d'art en France a récemment augmenté de 5,5 % à 20 %, ce qui a provoqué des tensions parmi les professionnels du secteur.
Jusqu'à récemment, la France appliquait un taux de TVA de 5,5 % sur l'importation d'œuvres d'art, l'un des plus bas en Europe. Cependant, une directive européenne adoptée en avril 2022 a changé la donne. Bien qu'elle ne vise pas directement une augmentation à 20 %, elle a modifié le régime de TVA sur la marge, un système essentiel pour le marché de l'art. Cette modification a eu pour effet d'augmenter la TVA à l'importation, ce qui a bouleversé le secteur.
Le marché de l'art en France représente 50 % du marché européen, mais il a récemment perdu du terrain, se classant désormais quatrième derrière le Royaume-Uni. Les professionnels du secteur, notamment les galeries d'art, sont inquiets. Ils craignent que cette hausse de la TVA ne nuise gravement à la compétitivité du marché français. Pour eux, il est crucial d'obtenir une exception ou un moratoire pour éviter de perdre encore plus de parts de marché.
Les conséquences économiques de cette directive sont préoccupantes. Une étude menée par Art Economics montre que des hausses de taxes peuvent entraîner une baisse des transactions, impactant non seulement les galeries et les marchands, mais aussi les artistes et les collectionneurs. Même si la directive ne mentionne pas explicitement une augmentation à 20 %, l'incertitude qu'elle génère suffit à créer des tensions parmi les professionnels du secteur.
En somme, bien que la directive européenne de 2022 ne cible pas directement une augmentation de la TVA à 20 %, elle pose un risque potentiel pour le marché de l'art français. Les professionnels sont en alerte, conscients que des changements non adaptés pourraient avoir des conséquences économiques graves.
Sources : Comité des Galeries d'Art, Statista, ADAGP, Vie Publique, EasyTax
Connaître la valeur du marché de l'art et de l'artisanat en euros ne suffit pas si on ne peut pas le situer. Pour vous aider à évaluer son importance, nous avons créé cette infographie qui le compare à d’autres grands marchés en France.
9) Les ventes d’art en ligne atteignent 15 % du marché, en hausse de 10 % depuis 2023
Les ventes d'art en ligne représentent maintenant plus de 15 % du marché total, avec une augmentation de 10 % par rapport à 2023.
Cette croissance s'explique par plusieurs facteurs. En 2022, les ventes d'art en ligne ont atteint 10,8 milliards de dollars, ce qui était déjà une part importante du marché global de l'art, estimé à 67,8 milliards de dollars. Cette base solide a permis au marché de continuer à croître, même si la progression a été plus lente en 2023 et 2024 à cause des incertitudes économiques mondiales.
La pandémie de COVID-19 a accéléré l'adoption des ventes en ligne dans le secteur de l'art. Les galeries et maisons de vente ont dû s'adapter aux restrictions physiques, ce qui a boosté les transactions en ligne. Cette transition a non seulement maintenu l'activité pendant les confinements, mais a aussi ouvert de nouvelles opportunités pour toucher un public mondial. Même après la pandémie, les ventes en ligne ont continué de profiter de cette transformation numérique.
La technologie a aussi joué un rôle clé. L'intelligence artificielle et la blockchain ont amélioré la transparence et la sécurité des transactions en ligne. Par exemple, certaines plateformes utilisent l'IA pour estimer la valeur des œuvres, tandis que la blockchain garantit l'authenticité et la provenance, des éléments cruciaux pour les collectionneurs.
En France, des facteurs économiques comme la hausse de la TVA sur l'importation d'œuvres d'art ont poussé le marché à se tourner vers les ventes en ligne. Cette tendance a permis d'atteindre des acheteurs internationaux et de compenser les coûts supplémentaires, augmentant ainsi la part des ventes en ligne dans le marché total de l'art.
Sources : Hiscox, Amal Gallery, OpenEdition Books, Actusnews
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