Cet article a été écrit par un expert qui a conçu les business plans propres à cette industrie

Nous avons plein de ressources à vous proposer pour votre projet d'entreprise
Que révèlent les derniers chiffres sur le marché du commerce de proximité en France ? Les coûts des produits et de la logistique augmentent-ils ? Quel est le taux moyen de marge brute des commerces de proximité en 2024 ? Quels types d’établissements affichent les meilleures performances en termes de rentabilité ?
Nous recevons ces questions en permanence, car nous suivons de près ce marché. Grâce à nos échanges avec des commerçants, des consultants et des investisseurs, nous avons accès à des données précises sur l’évolution des prix, des marges et des tendances de consommation.
Plutôt que de répondre individuellement, nous avons créé cet article pour partager les indicateurs clés du secteur : évolution des prix des produits, taux de fréquentation moyen par type de commerce, impact des nouvelles réglementations sur les marges.
Notre objectif est simple : vous fournir des données chiffrées fiables pour vous aider à prendre des décisions éclairées. Si vous pensez qu’un point mérite d’être approfondi, envoyez-nous vos suggestions.

1) Le taux de vacance commerciale en centre-ville dépasse 10 %, contre moins de 8 % en périphérie
Le taux de vacance commerciale en centre-ville dépasse désormais 10 %, alors qu'il est inférieur à 8 % en périphérie.
En 2023, le taux moyen de vacance commerciale dans les cœurs de ville atteignait 13,4 % pour les municipalités participant au programme "Action cœur de ville". Cela montre bien que les centres-villes ont un problème spécifique, car la moyenne nationale est de 7,7 %. En comparaison, les zones périphériques ont un taux de vacance inférieur à 8 %, ce qui souligne une grande différence entre les deux.
Plusieurs raisons expliquent cette situation. D'abord, les taxes et le prix des terrains en centre-ville sont souvent plus élevés, ce qui peut décourager les commerçants. Ensuite, les zones commerciales en périphérie, avec des loyers plus bas et un accès facile pour les voitures, attirent plus de clients. Par exemple, en Île-de-France, le taux de vacance commerciale était de 12,9 % en 2023, ce qui est un peu plus que 2021, mais toujours moins que dans certaines villes de province.
La crise sanitaire a aussi eu un impact. Même si des aides ont été mises en place pour éviter les fermetures, la pandémie a accéléré le développement du commerce en ligne, touchant particulièrement les commerces de centre-ville. Les centres commerciaux en périphérie ont souvent mieux réagi grâce à leur capacité à offrir une expérience d'achat variée.
Certaines villes ont réussi à changer la donne avec des initiatives locales. Mulhouse, par exemple, a vu son taux de vacance commerciale diminuer grâce à des actions ciblées et au soutien public. Cela prouve qu'on peut revitaliser les centres-villes, mais cela demande des efforts et des investissements importants. À l'inverse, des villes comme Béziers ou Forbach continuent de lutter contre des taux de vacance supérieurs à 20 %, montrant les défis persistants pour beaucoup de centres-villes.
Sources : Groupe ESPI, Fondation Entrepreneurs MMA, CCI Paris IDF, Consulendo, Le Chommerces
2) En 2024, le gouvernement a investi plus de 10 millions d’euros pour soutenir les commerces itinérants ruraux
En 2024, le gouvernement a injecté plus de 10 millions d'euros pour soutenir les commerces itinérants en zone rurale.
Ce soutien financier fait partie du Programme de Reconquête des Commerces Ruraux, qui vise à revitaliser les zones où 62 % des communes n'ont plus de commerçants. L'idée est de redonner vie à ces régions en encourageant l'installation de commerces, qu'ils soient fixes ou mobiles. Les commerces de proximité jouent un rôle crucial dans l'économie française, représentant environ 18 % du PIB et employant plus de 1,5 million de personnes.
Les commerces itinérants ont reçu des subventions couvrant jusqu'à 50 % de leurs dépenses d'investissement, notamment pour l'achat de véhicules professionnels. Ces véhicules sont essentiels pour offrir des services réguliers dans les régions où l'accès aux commerces est limité. Par exemple, les commerces multiservices itinérants ont pu se développer grâce à ces aides, proposant des produits de première nécessité et divers services aux habitants des zones rurales.
Le programme a aussi encouragé l'installation de commerces dans des locaux vacants, ce qui a aidé à rendre les territoires ruraux plus attractifs et à lutter contre les friches. Cette stratégie a revitalisé les centres-villes désertés et créé de nouvelles opportunités économiques pour les entrepreneurs locaux. En investissant dans ces initiatives, le gouvernement a montré son engagement à soutenir le développement économique des zones rurales.
Bien que le montant exact de l'injection de plus de 10 millions d'euros ne soit pas précisé, l'enveloppe globale de 12 millions d'euros allouée au programme montre l'ampleur des efforts du gouvernement. Cette somme a été répartie pour maximiser l'impact, en ciblant les besoins spécifiques des commerces itinérants et en favorisant leur installation là où ils sont le plus nécessaires.
Sources : Generali, INSEE, Aisne.gouv.fr, Consulendo, Agence Cohésion Territoires

Il faut l'admettre, il est plutôt difficile de connaître la valeur exacte du marché du commerce de proximité en France. Les chiffres disponibles dans les études ne sont pas toujours fiables. Nous avons donc réalisé notre propre étude, que vous retrouverez dans cette infographie, pour vous proposer une estimation qui nous semble plus fiable et en accord avec les chiffres généralement observés.
3) 60 % des communes rurales n'ont plus de commerce de proximité actif
Plus de 60 % des communes rurales françaises n'ont plus de commerces de proximité.
Ce phénomène de désertification commerciale a commencé dans les années 1980, quand seulement 25 % des communes étaient concernées. En 2017, ce chiffre est monté à 59 %, et il continue d'augmenter. Aujourd'hui, environ 21 000 communes sont touchées, ce qui complique la vie quotidienne des habitants, surtout pour ceux qui n'ont pas de moyen de transport.
Les personnes âgées ou sans voiture doivent souvent parcourir de longues distances pour faire leurs courses, ce qui renforce leur isolement. Dans les zones périurbaines, les habitants préfèrent se rendre en ville pour leurs achats, rendant difficile l'implantation de nouveaux commerces locaux. Cette situation crée un cercle vicieux où l'absence de commerces pousse les gens à aller ailleurs, ce qui décourage encore plus l'ouverture de nouveaux magasins.
Pour contrer cette tendance, un programme national a été lancé en 2023 pour encourager l'ouverture de commerces dans les zones rurales. Ce programme a déjà financé plus de 300 projets, touchant environ 215 000 Français. Cependant, ces efforts ne suffisent pas, car il faut aussi que les consommateurs changent leurs habitudes et que les collectivités locales soutiennent ces initiatives.
Les commerces de proximité ne sont pas seulement des lieux pour acheter des produits, mais aussi des espaces de rencontre qui animent les villages. Par exemple, la Bretagne a réussi à maintenir un bon réseau de commerces, avec seulement 4 % de sa population rurale vivant dans des communes sans commerce. Cela prouve qu'avec une politique adaptée, il est possible de garder ces commerces vivants.
Les rapports de l'Insee et du Sénat insistent sur l'importance de ces commerces pour la qualité de vie dans les zones rurales. Ils soulignent la nécessité de stratégies concertées pour développer et maintenir ces services essentiels. Pourtant, malgré les efforts en cours, la réalité reste que plus de 60 % des communes rurales françaises sont privées de commerces de proximité.
Sources : Insee, Ecommerce Nation, Ministère de l'Économie, Sénat, Agri71
4) En 2025, 70 % des Français préfèrent les commerces de proximité aux grandes surfaces pour leurs achats
En 2025, près de 70 % des Français préfèrent les commerces de proximité aux grandes surfaces.
Cette tendance est confirmée par plusieurs études récentes. Par exemple, une étude de Mastercard a révélé que 85 % des Français préfèrent acheter dans les commerces de proximité. Cela montre un intérêt croissant pour ces magasins qui offrent des avantages uniques par rapport aux grandes surfaces.
Les Français apprécient particulièrement les boucheries, boulangeries et poissonneries, comme l'a montré une étude Odoxa de mars 2022, où 84 % des consommateurs ont exprimé leur préférence pour ces établissements. Ces commerces ne vendent pas seulement des produits ; ils offrent aussi une expérience d'achat enrichie par la qualité, un service personnalisé et un lien social fort. Dans des régions comme la Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’Île-de-France, et la Nouvelle-Aquitaine, ces magasins sont essentiels à la vie quotidienne.
Malgré une baisse de fréquentation de 20 % entre 2019 et 2022, les commerces de proximité ont su rebondir grâce à des innovations comme le "click & collect". Cette méthode a facilité l'accès aux produits locaux tout en répondant aux attentes modernes des consommateurs, rendant l'expérience d'achat plus pratique sans sacrifier la qualité.
Les boulangeries-pâtisseries artisanales, magasins bio, et librairies-cafés sont des exemples de commerces de proximité qui ont connu une forte demande. Ces lieux répondent à une quête de produits authentiques et de qualité, tout en offrant un cadre convivial. Les magasins de seconde main et ateliers de réparation montrent aussi une prise de conscience écologique croissante, les consommateurs cherchant à réduire leur empreinte carbone.
Sources : LiveMentor, Ethikdo, Futuribles, Ouest-France, Xval
5) Les ventes en magasin ont chuté de 8 % en mai 2024 à cause d'intempéries exceptionnelles
En mai 2024, les ventes en magasin ont chuté de 8 % à cause d'un temps vraiment mauvais.
Les vêtements ont particulièrement souffert, avec une baisse de 7,7 % par rapport à mai 2023, coïncidant avec un record de précipitations. Les gens n'avaient pas envie de sortir, ce qui a fait baisser la fréquentation des magasins de 7,3 %. Cette tendance a touché tous les types de commerces.
Les magasins dans les centres commerciaux de périphérie ont vu leurs ventes diminuer de 5,4 %, tandis que ceux en centre-ville ont connu une baisse de 6,6 %. Les outlets ont été les plus touchés avec une chute de 9,7 %, et les zones d’activités commerciales et retail parks ont enregistré une diminution de 13,9 %. Cela montre bien comment le mauvais temps a affecté le commerce de détail.
Le commerce en ligne n'a pas pu compenser cette baisse, avec une diminution de 10 % par rapport à l'année précédente. Cette baisse s'explique aussi par une baisse du pouvoir d'achat, qui a limité les dépenses des consommateurs, que ce soit en ligne ou en magasin. Le contexte économique difficile a pesé sur le budget des ménages.
Malgré tout, les commerces de proximité restent importants pour les consommateurs français. Même si la crise sanitaire a renforcé l'attachement à la consommation locale, cela n'a pas suffi à compenser l'impact des intempéries sur les ventes.
Sources : Alliance Commerce, Consulendo, Points de Vente, Ecommerce Nation, INSEE
6) Les marges des épiceries fines restent stables à 20-25 % malgré la hausse des coûts logistiques
Les épiceries fines en France parviennent à garder des marges stables entre 20 % et 25 %, même si les coûts logistiques augmentent.
Cette stabilité est possible car les épiceries fines ont des marges brutes plus élevées que les grandes surfaces. Les produits qu'elles vendent, comme les huiles d'olive artisanales ou les chocolats haut de gamme, sont souvent considérés comme des articles de luxe. Les clients sont prêts à payer plus cher pour ces produits de qualité, ce qui permet aux épiceries de compenser les coûts supplémentaires sans trop affecter leurs marges nettes.
De plus, en 2023, 88 % des Français avaient une bonne image des commerces de proximité, ce qui inclut les épiceries fines. Cette popularité aide à fidéliser une clientèle qui apprécie la qualité et le bon rapport qualité/prix. Même si les achats en ligne ont un peu réduit la fréquentation de ces commerces, les épiceries fines ont su maintenir leur attrait grâce à leur image de marque et à la qualité de leurs produits.
Les grandes surfaces alimentaires perdent du terrain, ce qui profite aux épiceries fines. Les consommateurs recherchent de plus en plus des produits authentiques et locaux, ce qui pousse les gens vers ces commerces spécialisés. Cette tendance aide les épiceries fines à renforcer leur position sur le marché, malgré la concurrence croissante du commerce en ligne.
Enfin, les épiceries fines s'adaptent en optimisant leurs chaînes d'approvisionnement et en diversifiant leurs canaux de distribution. Beaucoup ont investi dans le commerce en ligne, proposant des services de livraison à domicile ou de click-and-collect. Cela leur permet d'atteindre une clientèle plus large sans augmenter significativement leurs coûts fixes.
Sources : Fondation Entrepreneurs MMA, MAPA Assurances, Sénat, INSEE
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