Cet article a été écrit par un expert qui a conçu les business plans propres à cette industrie

Nous avons plein de ressources à vous proposer pour votre projet d'entreprise
Que révèlent les derniers chiffres sur le marché de la mode en France ? Les coûts des matières premières et de la production augmentent-ils ? Quel est le taux moyen de marge brute des enseignes de mode en 2024 ? Quels types de marques affichent les meilleures performances en termes de rentabilité ?
Nous recevons ces questions en permanence, car nous suivons de près ce marché. Grâce à nos échanges avec des créateurs, des consultants et des investisseurs, nous avons accès à des données précises sur l’évolution des prix, des marges et des tendances de consommation.
Plutôt que de répondre individuellement, nous avons créé cet article pour partager les indicateurs clés du secteur : évolution des prix des textiles, taux de fréquentation moyen par type de boutique, impact des nouvelles réglementations sur les marges.
Notre objectif est simple : vous fournir des données chiffrées fiables pour vous aider à prendre des décisions éclairées. Si vous pensez qu’un point mérite d’être approfondi, envoyez-nous vos suggestions.

1) Le secteur de la mode emploie près d’un million de personnes en France
Le secteur de la mode en France emploie directement ou indirectement près d'un million de personnes.
En 2023, un rapport de l'Institut Français de la Mode et Quadrat Etudes a montré que la mode crée environ 617 000 emplois directs. Ces emplois couvrent des domaines variés comme la conception, la production, la vente au détail et le marketing. En plus, il y a environ 384 000 emplois indirects dans des secteurs comme la logistique et le transport, essentiels pour faire tourner l'industrie.
La mode ne se contente pas de créer des emplois; elle booste aussi l'économie. En 2023, elle a ajouté 37,5 milliards d'euros à l'économie française, soit environ 1,7 % du PIB. Les effets indirects et induits ajoutent encore 31,4 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires direct de la mode est estimé à 154 milliards d'euros, avec une grosse part venant du textile et des vêtements. En 2021, l'industrie textile-habillement avait déjà atteint 147 milliards d'euros, montrant une croissance continue.
Les exportations sont aussi cruciales pour l'économie de la mode en France. Des marques comme Hermès et Louis Vuitton ne sont pas seulement des icônes de l'élégance française, mais aussi des moteurs économiques qui soutiennent l'emploi et génèrent des revenus à l'international. Elles renforcent la réputation mondiale de la France en tant que leader de la mode.
Enfin, l'impact de la mode se ressent aussi au niveau régional. Dans les Hauts-de-France, une région spécialisée dans les textiles techniques, environ 11 680 personnes étaient employées en 2018. Même si l'emploi a fluctué, il reste crucial pour l'économie locale, montrant que la mode soutient aussi bien l'économie nationale que régionale.
Sources : INSEE, Fashion United, CCI Paris Île-de-France
2) Les ventes des enseignes de centres-villes ont progressé de 8 % en 2024, contrairement à celles en périphérie
En 2024, les enseignes de centre-ville ont vu leurs ventes augmenter de 8 %, tandis que celles en périphérie ont connu une baisse.
Au début de l'année, les ventes en magasin ont chuté de 2,1 % par rapport à l'année précédente, mais un rebond a eu lieu en mars grâce au week-end de Pâques. Les commerces des centres-villes ont enregistré une hausse de 6,9 % à cette occasion, attirant les consommateurs avec des événements et des promotions spéciales. Cette capacité à profiter d'événements ponctuels a aidé les enseignes de centre-ville à rester solides malgré les défis économiques.
Les préparatifs des Jeux Olympiques à Paris ont d'abord perturbé le commerce, mais ont ensuite attiré de nombreux visiteurs et touristes, ce qui a profité aux enseignes de centre-ville, surtout dans les zones touristiques. Cette affluence a compensé les baisses initiales et a permis à certaines enseignes d'augmenter leurs ventes.
La rentrée scolaire et l'automne ont été des périodes particulièrement favorables pour les enseignes de centre-ville. En septembre, les ventes ont bondi de 24,5 %, grâce à une forte demande pour les vêtements pour enfants et à des conditions météorologiques favorables. En octobre, les commerces de centre-ville ont continué sur cette lancée avec une augmentation de 8,3 %. Ces chiffres montrent que les enseignes de centre-ville ont su tirer parti des saisons et des besoins spécifiques des consommateurs.
En revanche, les enseignes en périphérie ont rencontré plus de difficultés. Les ventes en ligne ont reculé de 3,7 % sur l'année, ce qui a pu affecter ces enseignes qui dépendent souvent d'une clientèle plus dispersée. L'attrait croissant pour le shopping en centre-ville, avec une offre plus diversifiée et des événements attractifs, a pu détourner une partie de la clientèle des zones périphériques.
Sources : Republik Retail

Si vous lancez un projet sur le marché de la mode, mieux vaut connaître les nouvelles habitudes des consommateurs. Nous avons conçu cette infographie pour vous aider à y voir plus clair.
3) Les consommateurs acceptent de payer 10 % de plus pour des vêtements fabriqués en France
Les consommateurs français sont prêts à payer 10 % de plus pour des vêtements fabriqués en France.
En 2021, une étude a montré que 57 % des Français étaient d'accord pour débourser davantage pour des produits avec le label "Made in France". Cette tendance a grimpé à 70 % en 2023, avec beaucoup de gens prêts à accepter une hausse de prix de 5 à 10 %. Cela montre qu'ils veulent soutenir l'économie locale et apprécient la qualité des produits français.
Dans le secteur de la mode, cette préférence est encore plus marquée. En 2023, 64 % des Français étaient prêts à payer plus pour des vêtements éthiques et écologiques, et presque la moitié d'entre eux acceptaient une augmentation de 10 à 20 %. Cela va de pair avec leur préférence pour le "Made in France", souvent associé à ces valeurs.
Des marques françaises réussissent à se démarquer malgré la concurrence de géants comme H&M, Zara, et Shein. Elles mettent en avant la qualité de leurs produits et l'impact positif sur l'économie locale, ce qui leur permet de justifier des prix plus élevés et de fidéliser une clientèle soucieuse de ces enjeux.
Les sondages confirment cette tendance. Un sondage Ifop pour Origine France Garantie en 2018 montrait que plus de la moitié des consommateurs faisaient attention à l'origine des produits, et plus de trois quarts étaient prêts à payer plus pour du "Made in France". Une étude de 2020 par Insign et Opinion Way a révélé que les gens étaient prêts à payer environ 7,60 € de plus pour un t-shirt fabriqué en France par rapport à un t-shirt fabriqué en Chine.
Sources : Sud Ouest, Marques de France, Fashion Network, Toute la Franchise, Statista
4) Le marron, couleur phare de 2025, voit ses recherches en ligne augmenter de 55 %
En 2025, le marron est devenu la couleur incontournable, avec une hausse de 55 % des recherches en ligne.
Le Pantone Color Institute a choisi la teinte "Mocha Mousse" (Pantone 17-1230) comme couleur de l'année 2025, ce qui a boosté sa popularité. Cette teinte, déjà présente dans de nombreuses collections de mode, reflète bien l'époque actuelle où le confort et la chaleur sont très recherchés. Les nuances variées du marron évoquent des sentiments de réconfort et de douceur, séduisant un large public.
Le marché de la mode en France a largement contribué à cette tendance. Avec un chiffre d'affaires total de 150 milliards d'euros, dont 33 milliards en exportations, le secteur est en pleine effervescence. Les consommateurs français, qui dépensent environ 64 milliards d'euros dans la mode chaque année, ont montré un engouement particulier pour le marron. Des marques comme Hermès et Gucci ont déjà intégré le marron dans leurs créations, renforçant son statut de couleur chic et intemporelle.
Mais le marron ne s'arrête pas à la mode. Il a aussi conquis la décoration intérieure et le design. Les designers et architectes d'intérieur l'apprécient pour sa capacité à créer des ambiances chaleureuses et accueillantes. Cette polyvalence permet au marron de s'adapter à divers contextes tout en conservant son attrait.
En somme, le marron, avec ses multiples nuances, a captivé l'attention du public et des professionnels. Son association avec des sentiments positifs et son adoption dans divers secteurs témoignent de son statut de couleur phare de 2025.
Sources : Stylist, Les Echos Solutions, NSS Magazine, Elle
5) Les dépenses mode des ménages français passent de 6 % en 1995 à moins de 4 % aujourd’hui
Les ménages français dépensent aujourd'hui moins de 4 % de leur budget total en mode, contre 6 % en 1995.
Cette baisse s'explique par plusieurs changements dans les priorités budgétaires. Les dépenses pour le logement, la santé et l'éducation ont pris plus de place dans le budget familial. En 2020, les dépenses en vêtements et chaussures représentaient environ 3,1 % du budget total, ce qui est en dessous de la moyenne de l'Union européenne. Les Français dépensent en moyenne 430 euros par an en vêtements, un chiffre modeste comparé à d'autres pays européens comme l'Italie, où les dépenses annuelles dépassent les 1 000 euros.
Le prix est un critère essentiel pour les Français lors de l'achat de vêtements. Une étude a révélé que 74 % des Français considèrent le prix comme un critère essentiel, ce qui a favorisé la mode à petit prix et les promotions. L'essor de l'e-commerce, avec une croissance de 15,1 % en 2021, a permis aux consommateurs d'accéder à une plus grande variété de produits à des prix compétitifs.
Les habitudes de consommation ont aussi évolué vers une approche plus responsable. De plus en plus de Français achètent des vêtements d'occasion, conscients des enjeux environnementaux et sociaux. Cette tendance vers la consommation responsable a contribué à réduire les dépenses en mode, car les consommateurs privilégient la qualité et la durabilité.
Les soldes, bien qu'encore populaires, ont perdu de leur attrait car les promotions sont disponibles toute l'année. Cela a changé la façon dont les consommateurs planifient leurs achats, rendant les soldes moins cruciales qu'avant.
Sources : Fashion United, Nouvelles Conso Leclerc, La Finance pour Tous, Les Echos Solutions
6) Les ventes de lingerie ont chuté de 3 % en 2024, montrant un désintérêt pour les sous-vêtements traditionnels
En 2024, les ventes de lingerie en France ont chuté de 3 %, montrant un désintérêt pour les sous-vêtements classiques.
Au début de l'année, le chiffre d'affaires du secteur a baissé de 2,2 % par rapport à l'année précédente. Malgré les promotions et les soldes, les clients se font rares, que ce soit en magasin ou en ligne. Cela montre que les gens achètent moins de sous-vêtements, préférant dépenser pour d'autres types de vêtements.
Etam, avec 11 % de parts de marché, reste le leader, mais ressent aussi cette baisse. Rougegorge a gagné 1,2 point de part de marché, mais cela ne compense pas la baisse générale. L'inflation complique les choses, car elle réduit le pouvoir d'achat des consommateurs. En 2022, le marché de l'habillement en France avait généré plus de 35 milliards d'euros, mais l'inflation continue de peser en 2024.
Les nouvelles tendances comme le "no-bra" et les culottes menstruelles gagnent en popularité. Les gens cherchent des options plus confortables et pratiques, mais cela ne suffit pas à compenser la baisse des ventes de lingerie traditionnelle. Les consommateurs semblent préférer des produits qui répondent à des besoins spécifiques plutôt que des sous-vêtements classiques.
Les ventes en ligne, autrefois un moteur de croissance, ont aussi baissé de 5 % en 2024. Cette tendance s'inscrit dans un contexte plus large où les consommateurs sont plus prudents dans leurs dépenses. Tous ces éléments – moins d'achats de sous-vêtements, l'inflation, et le changement de préférences – expliquent pourquoi les ventes de lingerie ont reculé, montrant un désintérêt pour les sous-vêtements traditionnels.
Sources : Fashion Network, Statista, Republik Retail
7) Les marques éthiques occupent 8 % du marché, avec une croissance annuelle de 8 %
En 2025, le marché de la mode éthique en France a atteint une étape cruciale de son développement, représentant désormais 8 % du marché total avec une croissance annuelle de 8 %.
Cette progression est due à une prise de conscience accrue des consommateurs qui veulent des produits plus durables et responsables. En 2022, le chiffre d'affaires du secteur de la mode éthique s'élevait à 7,12 milliards d'euros, et cette tendance à la hausse s'est poursuivie. En 2024, le marché de la mode éthique représentait environ 18 % du marché global de la mode, ce qui montre son importance croissante.
Les consommateurs français sont de plus en plus intéressés par la consommation éthique. En 2023, plus de la moitié des Français, soit 56 %, estimaient qu'il était important d'acheter des vêtements éthiques. Cette évolution des mentalités a été un moteur essentiel de la croissance du marché. Les critères de choix incluent la qualité, la durabilité et l'origine éthique, ce qui pousse les marques à adopter des pratiques plus responsables.
Des marques comme Veja, Sézane, et WeDressFair illustrent parfaitement cette tendance. Veja est reconnue pour ses baskets éco-responsables, tandis que Sézane et WeDressFair se distinguent par leur engagement envers la durabilité et l'éthique. Leur succès montre que les entreprises qui investissent dans des pratiques éthiques peuvent prospérer et influencer positivement le marché.
Cependant, le marché de la mode éthique fait face à des défis. Le prix élevé des produits éthiques reste un obstacle pour certains consommateurs, et le greenwashing, où des entreprises prétendent être plus durables qu'elles ne le sont réellement, peut semer la confusion. Malgré cela, la sensibilité croissante des consommateurs à l'impact environnemental et social de leurs achats continue de pousser les marques à adopter des pratiques plus transparentes et responsables.
Sources : Statista, Atelier Chardon Savard, Études et Analyses, Bpifrance - Slow Fashion, Bpifrance - Fast Fashion
8) La croissance des enseignes de luxe ralentit à 2 % en 2025, contre 5 % auparavant
En 2025, le marché du luxe ne progresse que de 2 %, bien moins que les 5 % des années précédentes.
Ce ralentissement s'explique par plusieurs raisons économiques et géopolitiques. En 2024, le marché du luxe a déjà montré des signes de faiblesse avec une baisse de 2 % de la valeur des biens personnels de luxe. Cette baisse a marqué un tournant après les années de forte croissance post-pandémie. Les incertitudes économiques mondiales et les changements dans les habitudes d'achat des consommateurs ont contribué à cette tendance.
Les prévisions de McKinsey indiquent que la croissance du luxe restera faible, entre 1 % et 3 % par an jusqu'en 2027. Cette situation varie selon les régions, certaines se redressant plus vite que d'autres. Le marché chinois, par exemple, qui était un moteur de croissance, peine à retrouver son dynamisme. Les risques de nouvelles taxes américaines pourraient aussi freiner les exportations et affecter les ventes des grandes marques de luxe.
Un exemple concret est LVMH, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 84,68 milliards d'euros en 2024, avec une croissance organique de seulement 1 % par rapport à 2023. Même les leaders du marché ne sont pas épargnés par cette croissance modérée. Les tensions commerciales et les fluctuations économiques pèsent sur les performances des entreprises.
En France, les dépenses pour les vêtements ont atteint plus de 35 milliards d'euros en 2022, mais l'inflation a récemment freiné les achats. Les consommateurs sont devenus plus prudents, ce qui impacte le secteur du luxe. Bien que le marché de la mode se redresse grâce à de nouveaux entrepreneurs et au numérique, cela ne compense pas entièrement le ralentissement du luxe.
Sources : Carnets du Luxe, Les Echos Solutions, Fashion Network, Statista, Investir Les Echos
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