Cet article a été écrit par un expert qui a étudié l'industrie et a confectionné le pack complet pour une entreprise de sécurité privée

Nos experts ont réalisé un pack complet pour une entreprise de sécurité privée, modifiable.
La création d'une entreprise de sécurité privée en France nécessite le respect de règles juridiques strictes et de démarches administratives précises.
Le secteur de la sécurité privée est fortement encadré par l'État, avec des obligations spécifiques concernant le statut juridique, l'agrément CNAPS, la moralité des dirigeants et la qualification professionnelle. Chaque étape de la création doit respecter des normes rigoureuses pour obtenir les autorisations d'exercer.
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La création d'une entreprise de sécurité privée impose le choix d'un statut juridique adapté et l'obtention obligatoire de l'agrément CNAPS.
Les dirigeants doivent présenter un casier judiciaire vierge et justifier d'une qualification professionnelle reconnue dans le secteur.
Aspect juridique | Exigences principales | Délais/Coûts |
---|---|---|
Statuts autorisés | SAS, SARL, EURL, SASU, Auto-entrepreneur | Capital minimum 1€ |
Agrément CNAPS | Dossier complet + enquête moralité | 2 à 4 mois |
Dirigeant | Casier judiciaire vierge + CQP dirigeant | Formation obligatoire |
Personnel | Carte professionnelle CNAPS | Formation continue |
Assurances | Responsabilité civile professionnelle | Obligatoire |
Contrôles | Inspections CNAPS régulières | Annuels |
Sanctions | Retrait agrément, amendes, fermeture | Variable selon gravité |

Quels statuts juridiques peut-on choisir pour créer une entreprise de sécurité privée ?
Les entreprises de sécurité privée peuvent adopter plusieurs formes juridiques en France, chacune avec ses spécificités.
La SAS (Société par Actions Simplifiée) et la SARL (Société à Responsabilité Limitée) sont les statuts les plus couramment choisis pour ce secteur. Ces structures offrent une protection du patrimoine personnel des dirigeants et permettent d'accueillir plusieurs associés. Le capital social minimum requis est symbolique, fixé à 1 euro seulement.
Pour les entrepreneurs individuels, l'EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) et la SASU (SAS Unipersonnelle) permettent de créer seul tout en bénéficiant d'une responsabilité limitée. L'auto-entrepreneur reste possible mais présente des limites importantes en termes de chiffre d'affaires et de crédibilité commerciale.
Le choix du statut dépend principalement du nombre d'associés envisagés, des préférences fiscales et du niveau de développement souhaité pour l'entreprise.
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Quel capital social minimum faut-il prévoir selon le statut choisi ?
Les exigences de capital social sont particulièrement souples pour les entreprises de sécurité privée.
Statut juridique | Capital minimum | Modalités de libération |
---|---|---|
SAS/SASU | 1 euro | Libération immédiate ou échelonnée |
SARL/EURL | 1 euro | 20% minimum à la création |
Auto-entrepreneur | Aucun capital | Entreprise individuelle |
Entreprise individuelle | Aucun capital | Patrimoine personnel |
SNC | 1 euro | Responsabilité illimitée |
SA | 37 000 euros | 50% minimum à la création |
Coopérative | Variable selon statuts | Parts sociales |
Quelles conditions de moralité s'imposent aux dirigeants d'entreprises de sécurité ?
La moralité des dirigeants fait l'objet d'un contrôle particulièrement strict dans le secteur de la sécurité privée.
Le casier judiciaire doit être parfaitement vierge : aucune mention inscrite au bulletin n°2 n'est tolérée. Cette exigence s'applique à tous les dirigeants de droit et de fait de l'entreprise. Le CNAPS vérifie systématiquement cette condition lors de l'instruction du dossier d'agrément.
La nationalité constitue également un critère déterminant. Les dirigeants doivent être français, ressortissants de l'Union européenne, ou originaires d'un pays ayant signé un accord bilatéral avec la France (Algérie, Andorre, Canada notamment).
L'aptitude professionnelle doit être démontrée par l'obtention d'un diplôme reconnu, principalement le Certificat de Qualification Professionnelle (CQP) dirigeant d'entreprise de sécurité privée. Une expérience antérieure dans la police, la gendarmerie ou la direction d'entreprise peut être prise en compte.
Ces conditions s'appliquent de manière permanente : tout manquement découvert ultérieurement entraîne le retrait immédiat de l'agrément.
Quels diplômes et certifications sont obligatoires pour diriger ou exercer ?
Le secteur de la sécurité privée impose des qualifications professionnelles précises selon le niveau de responsabilité.
- CQP dirigeant d'entreprise de sécurité privée (qualification de référence)
- Diplôme d'État dans le domaine de la sécurité ou équivalent
- Expérience professionnelle validée dans la police ou la gendarmerie (minimum 3 ans)
- Formation universitaire en sécurité privée (master spécialisé)
- Certification professionnelle inscrite au RNCP dans le secteur
Pour les agents de sécurité, la carte professionnelle délivrée par le CNAPS est obligatoire. Cette carte s'obtient après vérification des antécédents judiciaires et validation d'une formation agréée d'au minimum 106 heures pour un agent polyvalent.
La formation continue est imposée : 24 heures tous les 5 ans pour maintenir la validité de la carte professionnelle. Cette obligation concerne tous les niveaux, du simple agent au dirigeant d'entreprise.
Comment obtenir l'agrément CNAPS et dans quels délais ?
L'obtention de l'agrément CNAPS suit une procédure administrative rigoureuse en plusieurs étapes obligatoires.
Le dossier complet doit inclure les pièces d'identité, un extrait de casier judiciaire de moins de 3 mois, les justificatifs de diplômes ou d'expérience professionnelle, les statuts de l'entreprise et un mémoire détaillant l'activité envisagée. Tous les documents étrangers doivent être traduits par un traducteur assermenté.
L'instruction comprend une enquête de moralité menée par les services préfectoraux, une vérification des qualifications professionnelles et un contrôle de la conformité du projet d'entreprise. Le CNAPS peut demander des pièces complémentaires ou organiser une audition du demandeur.
Les délais varient généralement entre 2 et 4 mois à compter du dépôt du dossier complet. Cette durée peut s'allonger selon la complexité du dossier, la charge de travail des services instructeurs et la région de dépôt. Certaines préfectures affichent des délais plus longs, pouvant atteindre 6 mois.
Le silence de l'administration au-delà de 4 mois vaut refus implicite, permettant au demandeur d'engager un recours contentieux.
Quels coûts prévoir pour créer chaque type de statut juridique ?
Les frais de création varient significativement selon le statut juridique choisi pour l'entreprise de sécurité privée.
Statut | Frais de constitution | Coûts annexes |
---|---|---|
SARL | 300 à 500 euros | Annonce légale + immatriculation |
SAS | 350 à 600 euros | Rédaction statuts + formalités |
EURL | 250 à 400 euros | Procédure simplifiée |
SASU | 300 à 500 euros | Formalités standard |
Auto-entrepreneur | Gratuit | Déclaration en ligne |
Entreprise individuelle | Gratuit | Inscription simplifiée |
Frais CNAPS | Variables | Selon type agrément |
Quelles assurances sont obligatoires et recommandées ?
L'assurance responsabilité civile professionnelle constitue l'obligation légale incontournable pour toute entreprise de sécurité privée.
Cette assurance couvre les dommages causés aux tiers dans le cadre de l'activité professionnelle. Les montants de garantie doivent être adaptés aux risques spécifiques du secteur : dégradations, vols, blessures lors d'interventions. Les assureurs spécialisés proposent des contrats dédiés au secteur de la sécurité privée.
L'assurance des véhicules utilisés pour les activités de transport de fonds ou de patrouille est également obligatoire. Une couverture spécifique "tous risques" est fortement conseillée compte tenu des risques d'agression ou de vandalisme.
Les assurances recommandées incluent la protection juridique pour couvrir les frais de défense en cas de litige, l'assurance des locaux et équipements contre le vol et l'incendie, et la garantie décennale pour les installations de sécurité électronique.
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Comment s'applique la fiscalité selon le statut choisi ?
Le régime fiscal dépend directement du statut juridique retenu pour l'entreprise de sécurité privée.
Les sociétés (SARL, SAS, EURL, SASU) sont soumises à l'impôt sur les sociétés au taux normal de 25% pour les bénéfices supérieurs à 42 500 euros, et 15% en dessous de ce seuil. Une option temporaire pour l'impôt sur le revenu est possible pendant 5 ans maximum pour les sociétés créées.
Le dirigeant de SAS ou SASU relève du régime général de la sécurité sociale s'il perçoit une rémunération. Les cotisations sociales représentent environ 45% du salaire brut. Le gérant majoritaire de SARL dépend du régime des travailleurs non-salariés (TNS) avec des cotisations d'environ 40% des revenus.
L'auto-entrepreneur bénéficie du régime micro-social avec un taux forfaitaire de 22% du chiffre d'affaires pour les prestations de services. Le plafond annuel est fixé à 77 700 euros, ce qui limite fortement le développement de l'activité.
La TVA s'applique au taux normal de 20% sur les prestations de sécurité privée, avec possibilité de récupération sur les investissements et charges.
Vaut-il mieux créer seul ou avec des associés dans ce secteur ?
Le choix entre création individuelle et association dépend principalement de vos ressources financières et de vos ambitions de développement.
Créer seul (EURL, SASU) offre une autonomie décisionnelle totale et une simplification des processus de gestion. Cette option convient aux entrepreneurs expérimentés disposant des fonds nécessaires pour les investissements initiaux (véhicules, équipements, trésorerie de démarrage). La responsabilité reste entièrement concentrée sur une seule personne.
L'association (SARL, SAS) permet de mutualiser les apports financiers, les compétences techniques et les réseaux commerciaux. Dans un secteur nécessitant des investissements importants et une expertise variée (technique, commerciale, administrative), cette approche réduit les risques individuels. La répartition des responsabilités opérationnelles améliore l'efficacité.
Les associés peuvent apporter des compétences complémentaires : expérience terrain, relations clients, expertise juridique ou financière. Cette diversité constitue un avantage concurrentiel important face aux clients exigeant des garanties de professionnalisme.
La gestion avec associés impose cependant des contraintes décisionnelles supplémentaires et peut générer des conflits en cas de divergence stratégique.
Quelles obligations prévoir pour la gestion du personnel de sécurité ?
La gestion du personnel de sécurité privée impose des obligations strictes qui dépassent largement le droit du travail classique.
Chaque agent doit posséder une carte professionnelle CNAPS en cours de validité avant tout début d'activité. L'employeur vérifie cette carte et conserve une copie dans le dossier du salarié. Aucune dérogation n'est tolérée, même temporairement.
Les contrats de travail doivent respecter la convention collective nationale des entreprises de prévention et de sécurité du 15 février 1985. Cette convention fixe les classifications, salaires minimums, durées de travail et conditions spécifiques au secteur. Les agents bénéficient de majorations pour le travail de nuit, les dimanches et jours fériés.
La formation continue obligatoire de 24 heures sur 5 ans doit être organisée et financée par l'employeur. Cette formation porte sur l'évolution réglementaire, les techniques d'intervention et la déontologie professionnelle. Le défaut de formation entraîne la suspension de la carte professionnelle.
L'employeur tient un registre du personnel mis à jour en permanence, consultable par les autorités de contrôle. Ce registre mentionne l'identité, les qualifications et les affectations de chaque agent.
Quels contrôles réglementaires faut-il anticiper ?
Les entreprises de sécurité privée font l'objet de contrôles réguliers et inopinés par différentes autorités.
- Inspections CNAPS pour vérifier les agréments et cartes professionnelles
- Contrôles préfectoraux sur le respect des conditions d'exercice
- Vérifications de l'inspection du travail sur l'application du droit social
- Audits de l'URSSAF concernant les déclarations sociales
- Contrôles fiscaux de la DGFiP sur la comptabilité et la TVA
Ces contrôles peuvent intervenir sur site, dans les locaux de l'entreprise ou chez les clients. Les agents de contrôle vérifient la conformité des prestations, la validité des habilitations et le respect des procédures internes.
La fréquence varie selon la taille de l'entreprise et son historique : annuelle pour les grandes structures, tous les 2-3 ans pour les PME. Les entreprises nouvelles font l'objet d'un contrôle systématique dans l'année suivant l'obtention de l'agrément.
L'entreprise doit tenir à disposition des contrôleurs tous les documents réglementaires : registre du personnel, contrats clients, procédures internes, justificatifs de formation. Le défaut de présentation constitue une infraction sanctionnée.
Quels risques juridiques et sanctions encourt-on en cas de manquement ?
Les sanctions dans le secteur de la sécurité privée peuvent aller jusqu'à la fermeture définitive de l'entreprise.
Le retrait d'agrément constitue la sanction administrative la plus grave. Il intervient en cas de manquement à la moralité (condamnation pénale du dirigeant), défaut de qualification professionnelle, ou non-respect grave des obligations professionnelles. Cette mesure entraîne l'arrêt immédiat de l'activité.
Les sanctions pénales incluent des amendes pouvant atteindre 45 000 euros et 3 ans d'emprisonnement pour exercice illégal de l'activité. L'emploi d'agents sans carte professionnelle expose à 15 000 euros d'amende par agent concerné. Ces sanctions s'appliquent personnellement aux dirigeants de droit et de fait.
Les sanctions administratives comprennent l'avertissement, la mise en demeure avec délai de mise en conformité, la suspension temporaire d'activité et l'interdiction d'exercer. Le non-respect d'une mise en demeure aggrave automatiquement la sanction suivante.
La responsabilité civile peut être engagée en cas de dommages causés par un manquement aux obligations professionnelles. Les montants d'indemnisation peuvent être considérables, notamment en cas de vol ou d'agression sur un site protégé.
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Conclusion
Cet article est fourni à titre informatif uniquement et ne doit pas être considéré comme un conseil financier. Il est recommandé aux lecteurs de consulter un professionnel qualifié avant de prendre toute décision d'investissement. Nous déclinons toute responsabilité quant aux actions entreprises sur la base des informations fournies.
La création d'une entreprise de sécurité privée nécessite une préparation minutieuse et le respect scrupuleux de la réglementation en vigueur.
Le choix du statut juridique, l'obtention de l'agrément CNAPS et la gestion du personnel constituent les piliers fondamentaux du succès dans ce secteur hautement encadré.
Sources
- Captain Contract - Comment créer une entreprise de sécurité
- LegalPlace - Créer une entreprise de sécurité privée
- CNAPS - Diriger une entreprise de sécurité privée
- L'Expert Comptable - Créer une entreprise de sécurité
- Service Public - Entreprendre dans la sécurité privée
- Légifrance - Code de la sécurité intérieure
- URSSAF - Statut auto-entrepreneur
- LegalPlace - Statuts juridiques d'entreprise