Le marché du poisson : les chiffres à retenir
Du marin-pêcheur à l’artisan-poissonnier, le poisson frais parcourt un chemin bien précis avant d’arriver dans vos assiettes. La pêche française est encore aujourd’hui considérée comme un métier de passion, bien que très physique.
Le pays tricolore, riche de 3427 kilomètres de façades côtières (Bretagne, Méditerranée, Nord ou encore Gasconne), mais aussi en fleuves et étangs, produit chaque année d’importants débarquements de poissons et autres produits de la mer : coquille Saint-Jacques, huîtres, moules, sole, merlu, dorade, langoustines, sardine, anchois, céphalopodes et autres thonidés, il en existe pour tous les goûts !
Le secteur de la distribution (GMS, restaurateurs et poissonneries indépendantes) se fournit via les mareyeurs aux criées, ces halles à marée implantées le long des côtes françaises.
Face aux attentes nouvelles des consommateurs et aux problématiques du XXIe siècle (digitalisation, considérations éthiques et écologiques, espèces protégées, ouverture aux nouveaux acheteurs, import-export, etc.), le secteur des poissons et produits de la mer évolue.
La transparence sur l’origine des produits est améliorée, la pêche et l’élevage français sont mis en avant et la qualité est plébiscitée.
Se lancer dans l’aventure de poissonnier indépendant, c’est représenter fièrement l’excellence tricolore, riche de son histoire et de ses traditions.
Malgré une diminution des parts de marché des artisans-poissonniers face à la grande distribution, les estimations futures indiquent que le métier va perdurer aux quatre coins de la France avec le retour à une consommation de qualité, raisonnée et locale de la part des nouvelles générations.
Retour sur les chiffres iodés du secteur du poisson et des produits de la mer.
Retrouvez également des chiffres complémentaires pour ce marché dans notre modèle de business plan pour poissonnerie. Tous les chiffres qui sont contenus dans ce document sont mis à jour deux fois par an.
86 % des bateaux de pêche français pratiquent la petite pêche côtière
Selon le rapport de la Direction des pêches maritimes et de l’aquaculture, la flotte de pêche française comptait déjà 6 379 navires actifs en 2018, dont 86 % exerçant la petite pêche côtière, c’est-à-dire relativement artisanale avec maximum 4 jours en mer. Les navires de pêche industrielle et semi-industrielle sont eux moins d’une centaine. Cela illustre parfaitement la pêche tricolore, préférant la qualité à la quantité.
La flotte métropolitaine est concentrée majoritairement entre Méditerranée (34 %) et Bretagne (27 %).
60 ports de pêche à travers le pays
Pavillon France nous indique que la France compte 60 ports de pêche approvisionnés quotidiennement par les débarquements de poissons et autres produits frais. Suivant les localisations, les ports se spécialisent dans certains produits : Dieppe, par exemple, premier port de coquille Saint-Jacques ou encore la fameuse sardine de Saint-Gilles-Croix-de-Vie.
37 halles à marée en France
Selon le dernier rapport de FranceAgriMer rédigé en 2020, la France compte 37 halles à marée (criées), une majorité en golfe de Gascogne et façade bretonne, seulement 4 se trouvent sur la façade méditerranéenne.
On observe ces dernières années cependant une baisse de volume de la clientèle, causée en partie par la rapide évolution des circuits de commercialisation des débarquements.
Les volumes vendus aux enchères dans les halles à marée diminuent aussi légèrement. En 2020, près de 159 000 tonnes de poissons ont été vendues, dont plus de 155 000 tonnes uniquement par les bateaux français.
Les criées tricolores enregistrent 538 millions d’euros de vente annuelle
En 2020, la valeur annuelle de vente de poissons et produits de la mer a atteint plus de 538 millions d’euros, d’après le rapport de FranceAgriMer.
Malgré quelques difficultés pendant la crise sanitaire COVID-19, le secteur français des produits de la mer se porte bien. En effet, on observe même une hausse de prix de vente des poissons, grâce à une meilleure gestion des stocks et de mise sur le marché des produits de la mer, de meilleure taille et qualité. Le prix du carburant, relativement bas ces dernières années, permet aussi une meilleure rentabilité.
490 entreprises de mareyage en France
D’après le dernier recensement de l’Union du Mareyage français (UMF), il existe sur le territoire plus de 490 entreprises employant près de 11 200 salariés. Un mareyeur est un intermédiaire entre les pêcheurs et les distributeurs (poissonniers, GMS, grossistes ou restaurateurs). C’est un élément essentiel du secteur des poissons et fruits de mer, car sans lui, les distributeurs ne pourraient pas se fournir en produits.
Le pays compte plus de 7 500 poissonneries
Pavillon France nous indique qu’il existe en France plus de 7 500 poissonneries indépendantes et 8 000 rayons « marée » dans les GMS. Ce segment de commerce emploie près de 40 000 emplois allant de l’artisan-poissonnier à l’écailleur. Véritables acteurs de proximité, les employés de poissonneries sont les interlocuteurs privilégiés des consommateurs. Écoute, conseil personnalisé et sens de la vente, cet artisan apporte à la clientèle son savoir-faire avec passion.
Une diminution de la consommation de poissons frais de -10 % en dix ans
Selon les dernières données de FranceAgriMer, les Français consomment moins de produits frais. En 2020, la quantité totale de poissons frais achetée représentait 209 965 tonnes soit 10 % de moins qu’en 2011.
A contrario, les produits traiteurs industriels de poissons ont augmenté de 11 % en seulement une décennie.
10 % des Français achètent leur poisson directement en poissonnerie
Bien que ce chiffre soit encore faible, les poissonneries indépendantes françaises enregistrent 10 % des ventes de poissons et produits frais. Les autres circuits de distribution indiqués par l’étude 2020 de FranceAgriMer sont partagés entre les Grandes et Moyennes Surfaces (64 %) et les marchés (11 %) de villes et de villages.
Le saumon représente 50 % des achats de poisson frais par ménage français
Bien que n’étant la deuxième espèce la plus consommée en termes de volume, avec 30 962 tonnes par an, les ménages français dépensent annuellement plus de 557 millions d’euros pour consommer du saumon. FranceAgriMer révèle d’ailleurs que ce poisson représente en 2021, 50 % des achats de poissons et produits de la mer frais par consommateur.
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