Cet article a été écrit par un expert qui a étudié l'industrie et a confectionné le pack complet pour un restaurant

Nos experts ont réalisé un pack complet pour un restaurant, modifiable.
Ouvrir un restaurant en France nécessite de suivre un parcours administratif précis.
Ce guide détaillé vous accompagne à travers les 12 étapes essentielles pour concrétiser votre projet de restaurant en 2025, en évitant les pièges courants et en respectant toutes les obligations légales.
Si vous voulez allez plus loin, vous pouvez télécharger notre pack complet pour l'ouverture d'un restaurant.
L'ouverture d'un restaurant en France requiert plusieurs démarches obligatoires : formation HACCP, permis d'exploitation, création du statut juridique et respect des normes de sécurité.
Le budget initial doit prévoir entre 50 000€ et 150 000€ selon l'ampleur du projet, avec une trésorerie suffisante pour 6 à 9 mois d'activité.
Étape clé | Délai moyen | Coût estimé |
---|---|---|
Formation obligatoire | 2-3 semaines | 600-950€ |
Création entreprise | 1-2 semaines | 200-1000€ |
Mise aux normes | 1-3 mois | 300€/m² |
Autorisations | 1-3 mois | Variable |

Quelles sont les conditions légales pour ouvrir un restaurant ?
Aucun diplôme de cuisine n'est obligatoire pour ouvrir un restaurant, mais trois formations et déclarations restent incontournables.
La formation HACCP constitue la première obligation légale. Au moins une personne dans votre établissement doit suivre cette formation de 14 heures sur l'hygiène alimentaire, pour un coût variant entre 300 et 500€ selon les organismes. Cette formation garantit la maîtrise des risques sanitaires et la sécurité alimentaire de vos clients.
Le permis d'exploitation devient indispensable dès que vous vendez de l'alcool. Les nouveaux exploitants doivent suivre une formation de 20 heures, réduite à 6 heures pour ceux justifiant de 10 ans d'expérience dans le secteur. Ce permis reste valable pendant 10 ans et coûte entre 300 et 450€.
La déclaration d'ouverture en mairie doit être effectuée au minimum 15 jours avant l'ouverture de votre restaurant. Cette démarche gratuite permet aux autorités de vérifier la conformité de votre établissement aux normes locales.
Notez qu'une exception existe : les titulaires d'un diplôme en restauration (CAP, BEP cuisine) ou les personnes ayant 3 ans d'expérience comme gérant d'établissement alimentaire sont dispensés de la formation HACCP.
Quel statut juridique choisir pour mon restaurant ?
Le choix du statut juridique détermine votre responsabilité, votre régime fiscal et social, ainsi que vos possibilités de développement.
La micro-entreprise convient uniquement aux projets de petite envergure comme les food-trucks ou la petite restauration rapide. Ce statut limite votre chiffre d'affaires à 188 700€ par an et vous expose à une responsabilité illimitée sur vos biens personnels. Malgré sa simplicité de création et ses charges réduites, ce statut reste inadapté à la majorité des projets de restauration traditionnelle.
La SARL ou EURL représente le choix le plus équilibré pour les restaurants classiques. Ces structures protègent votre patrimoine personnel et offrent une crédibilité bancaire appréciable. Bien qu'aucun capital minimum ne soit imposé (1€ suffit légalement), prévoyez un apport plus conséquent pour rassurer vos partenaires financiers. La gestion comptable reste plus complexe qu'en micro-entreprise mais demeure accessible.
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La SAS ou SASU s'adresse aux projets ambitieux nécessitant plusieurs investisseurs. Cette forme juridique offre une grande souplesse statutaire et facilite les levées de fonds. Le président bénéficie du statut d'assimilé salarié, mais les coûts de gestion s'avèrent plus élevés que pour une SARL.
Dans 90% des cas, optez pour une SARL ou SAS afin de protéger efficacement votre patrimoine personnel tout en conservant une structure adaptée au développement de votre restaurant.
Comment immatriculer mon restaurant et obtenir un numéro SIRET ?
L'immatriculation de votre restaurant s'effectue exclusivement via le Guichet Unique de l'INPI depuis janvier 2023.
Préparez soigneusement votre dossier en rassemblant les statuts signés, un justificatif du local (bail commercial ou titre de propriété), l'attestation de dépôt de capital bancaire, votre pièce d'identité et une attestation de non-condamnation. Ces documents constituent le socle indispensable à votre demande d'immatriculation.
Déposez ensuite votre dossier en ligne sur procedures.inpi.fr. La plateforme vous guide pas à pas dans la saisie des informations et le téléchargement des pièces justificatives. Le processus prend généralement 30 à 45 minutes pour un dossier complet.
Sous 5 à 10 jours, vous recevrez vos identifiants officiels : le SIREN (9 chiffres identifiant votre entreprise), le SIRET (14 chiffres incluant le SIREN et 5 chiffres pour l'établissement) et le code APE qui identifie votre activité (5610A pour la restauration traditionnelle, 5610C pour la restauration rapide).
Le coût total de l'immatriculation varie entre 200 et 400€ selon le statut juridique choisi. Prévoyez ce budget dans vos frais de démarrage et anticipez cette démarche au moins un mois avant votre ouverture prévue.
Quels permis et licences obtenir avant l'ouverture ?
L'ouverture d'un restaurant nécessite plusieurs autorisations administratives selon vos activités.
Autorisation | Conditions d'obtention | Organisme | Délai de traitement |
---|---|---|---|
Déclaration d'ouverture | Obligatoire pour tous | Mairie | 15 jours minimum |
Permis d'exploitation | Si vente d'alcool | Organisme agréé | 2,5 jours de formation |
Licence III | Alcools ≤18° | Mairie | Avec déclaration |
Licence IV | Alcools >18° | Préfecture | Variable (rachat) |
Autorisation terrasse | Occupation domaine public | Mairie | 1 à 3 mois |
Enseigne | Si visible depuis la rue | Mairie | 2 à 4 semaines |
Les licences IV ne peuvent plus être créées depuis 2016. Vous devez racheter une licence existante, dont le prix oscille entre 5 000 et 30 000€ selon les villes et les quartiers. Vérifiez la disponibilité des licences dans votre zone d'implantation avant de signer votre bail commercial.
Quelles sont mes obligations pour l'accessibilité et la sécurité ?
Votre restaurant étant classé ERP (Établissement Recevant du Public), vous devez respecter des normes strictes d'accessibilité et de sécurité.
L'accessibilité aux personnes handicapées constitue une obligation légale depuis 2015. Votre entrée doit être accessible via une rampe si des marches existent. Les toilettes doivent permettre la circulation d'un fauteuil roulant avec un diamètre de rotation de 1,50m minimum. Au moins une table doit être accessible en fauteuil, et votre signalétique doit inclure des éléments adaptés aux malvoyants.
La sécurité incendie représente l'autre volet majeur de vos obligations. Installez au minimum un extincteur pour 200m², des alarmes incendie audibles dans tout l'établissement, et maintenez les issues de secours constamment dégagées et signalées. Un éclairage de sécurité fonctionnel et un registre de sécurité à jour complètent ces dispositifs obligatoires.
Une commission de sécurité viendra inspecter votre établissement avant l'ouverture. Sans son avis favorable, vous ne pourrez pas accueillir de public. Prévoyez un budget de 5 000 à 50 000€ pour la mise aux normes complète, soit environ 300€ par m².
Anticipez ces travaux dès la signature de votre bail pour éviter les retards d'ouverture coûteux.
Quelles démarches effectuer auprès de la DDPP ?
La Direction Départementale de la Protection des Populations veille au respect des normes sanitaires dans votre restaurant.
Déclarez votre activité avant l'ouverture en utilisant le formulaire Cerfa 13984. Cette déclaration gratuite informe les autorités sanitaires de votre existence et déclenche les contrôles réglementaires. Transmettez ce document par courrier recommandé ou déposez-le directement à la DDPP de votre département.
Élaborez votre plan de maîtrise sanitaire, document central décrivant l'ensemble de vos procédures d'hygiène. Ce plan comprend vos protocoles de nettoyage, la gestion des températures, la traçabilité des produits et la formation du personnel. La DDPP peut exiger sa présentation lors de ses contrôles.
L'agrément sanitaire devient nécessaire uniquement si vous vendez à d'autres professionnels, par exemple en tant que traiteur pour entreprises. Cette procédure plus complexe nécessite un dossier technique détaillé et une visite d'inspection approfondie.
Contactez la DDPP deux mois avant votre ouverture pour bénéficier d'une visite conseil gratuite. Cette démarche préventive vous permet d'identifier et corriger les non-conformités avant l'inspection officielle.
Comment créer mon plan HACCP ?
Le plan HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point) structure votre approche de la sécurité alimentaire en 12 étapes méthodiques.
Les cinq étapes préliminaires posent les bases de votre système. Formez d'abord votre équipe HACCP en désignant un responsable et des référents. Décrivez ensuite chaque plat en détaillant les ingrédients, les modes de conservation et les allergènes. Identifiez vos différents types de clients et leurs besoins spécifiques (allergies, régimes particuliers). Créez un diagramme de fabrication pour chaque recette, puis vérifiez sur place que ces diagrammes correspondent à la réalité de votre cuisine.
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Les sept principes HACCP constituent le cœur opérationnel du système. Analysez tous les dangers potentiels (biologiques, chimiques, physiques) à chaque étape. Identifiez les points critiques où ces dangers peuvent être maîtrisés, comme la cuisson à 63°C minimum pour éliminer les bactéries. Fixez des limites critiques mesurables, surveillez régulièrement ces points par des prises de température biquotidiennes. Définissez des actions correctives claires (jeter tout produit resté plus de 2 heures en zone dangereuse). Vérifiez mensuellement l'efficacité de votre système par des audits internes. Documentez toutes ces procédures dans des registres datés et signés.
Utilisez le Guide des Bonnes Pratiques d'Hygiène pour la restauration commerciale, document officiel validé par les autorités sanitaires qui simplifie grandement la mise en place de votre plan HACCP.
Quelles assurances sont obligatoires ?
La protection de votre restaurant nécessite plusieurs assurances, certaines obligatoires, d'autres fortement recommandées.
La Responsabilité Civile Professionnelle constitue votre protection de base obligatoire. Elle couvre les dommages causés à vos clients : intoxication alimentaire, chute dans votre établissement, brûlure accidentelle. Son coût varie entre 800 et 1500€ par an selon la taille de votre restaurant et votre chiffre d'affaires prévisionnel.
L'assurance des locaux devient obligatoire si vous êtes locataire, conformément aux clauses standard des baux commerciaux. Elle protège le propriétaire contre les dégâts que votre activité pourrait causer au bâtiment.
Parmi les assurances recommandées, la multirisque professionnelle couvre l'incendie, les dégâts des eaux et le vol. L'assurance perte d'exploitation compense votre manque à gagner en cas de fermeture forcée (sinistre, travaux de voirie). L'assurance bris de machine protège votre matériel professionnel coûteux (four, chambre froide, lave-vaisselle).
Prévoyez un budget global d'assurances entre 2000 et 5000€ par an. Négociez des contrats groupés auprès d'un même assureur pour obtenir des réductions substantielles.
Comment gérer le personnel en restauration ?
La gestion du personnel en restauration obéit à des règles spécifiques encadrées par la convention collective HCR (Hôtels, Cafés, Restaurants).
Créez immédiatement votre registre unique du personnel dès l'embauche de votre premier salarié. Rédigez des contrats de travail écrits précisant les horaires, la rémunération et les conditions spécifiques au poste. Appliquez obligatoirement la convention collective HCR qui régit les salaires minimaux, les majorations et les conditions de travail. Adhérez à la médecine du travail dans les huit jours suivant la première embauche pour organiser les visites médicales obligatoires.
Document obligatoire | Emplacement | Amende si absent |
---|---|---|
Horaires de travail | Salle du personnel | 750€ |
Coordonnées inspection du travail | Visible de tous | 750€ |
Interdiction de fumer | Entrée + toutes salles | 750€ |
Consignes incendie | Chaque salle | 750€ |
Convention collective | Accessible au personnel | 750€ |
Document unique d'évaluation des risques | Bureau | 1500€ |
La restauration bénéficie de spécificités : le repos hebdomadaire peut être accordé par roulement, les heures supplémentaires sont majorées différemment selon qu'elles sont effectuées de jour ou de nuit, et les pourboires doivent être déclarés et soumis à cotisations sociales.
Quelles aides financières pour ouvrir mon restaurant ?
De nombreuses aides financières facilitent le lancement de votre restaurant, à condition de bien anticiper les demandes.
Au niveau national, l'ACRE vous exonère partiellement de charges sociales pendant votre première année d'activité. L'ARCE permet de recevoir 60% de vos droits au chômage sous forme de capital, idéal pour constituer votre apport personnel. Le dispositif NACRE propose un prêt à taux zéro jusqu'à 10 000€ accompagné d'un suivi personnalisé pendant 3 ans. Les prêts d'honneur, accordés sans garantie personnelle, peuvent atteindre 50 000€ selon les réseaux (Initiative France, Réseau Entreprendre).
Les collectivités locales proposent des aides spécifiques : subventions municipales pour redynamiser certains quartiers, aides régionales à l'installation en zone rurale, primes à l'emploi de personnes en insertion. Renseignez-vous auprès de votre mairie et conseil régional.
Le secteur de la restauration bénéficie d'aides sectorielles particulières. Les brasseurs proposent des prêts avantageux contre une exclusivité d'approvisionnement. Le crédit-bail permet d'équiper votre cuisine sans apport initial. Des subventions spécifiques financent les travaux d'accessibilité jusqu'à 50% du montant.
Commencez vos démarches six mois avant l'ouverture car les délais d'instruction varient de 2 à 4 mois selon les dispositifs.
Quelles erreurs éviter absolument ?
Certaines erreurs récurrentes peuvent compromettre la réussite de votre restaurant dès les premiers mois.
La sous-estimation du besoin en trésorerie représente l'erreur la plus fréquente et la plus dangereuse. Alors que beaucoup prévoient 3 mois de charges, la réalité exige 6 à 9 mois minimum pour faire face aux aléas du démarrage. Un restaurant met généralement 12 à 18 mois pour atteindre son rythme de croisière.
Négliger les autorisations administratives peut entraîner une fermeture administrative immédiate. L'oubli de la déclaration DDPP, l'absence de formation HACCP ou le défaut d'assurance responsabilité civile suffisent à stopper net votre activité. Établissez une check-list exhaustive et vérifiez chaque point avant l'ouverture.
Le calcul erroné des prix de vente ruine de nombreux restaurants. Multiplier le coût matière par 3 ne suffit pas : appliquez un coefficient de 3,5 à 4 minimum pour couvrir l'ensemble de vos charges (personnel, loyer, énergie, amortissements). Analysez précisément votre structure de coûts avant de fixer vos tarifs.
C'est un point que vous retrouverez dans notre pack complet pour un restaurant.
Sous-estimer les coûts de mise aux normes peut exploser votre budget travaux. Comptez en moyenne 300€ par m² pour une mise aux normes complète, et ajoutez systématiquement 20% de marge sur les devis initiaux. Les surprises sont fréquentes dans les locaux anciens.
Qui peut m'accompagner et quand les contacter ?
Un écosystème complet d'organismes peut vous accompagner à chaque étape de votre projet.
Organisme | Mission principale | Moment de contact | Services gratuits |
---|---|---|---|
CCI | Accompagnement global création | Dès l'idée | Réunions info, premier RDV conseil |
BGE | Montage du projet | Phase business plan | Ateliers collectifs, formations |
URSSAF | Cotisations sociales | Création du statut | Simulateurs en ligne, webinaires |
Pôle Emploi | Aides financières | Si demandeur d'emploi | Formation, accompagnement ARCE |
DDPP | Normes sanitaires | 2 mois avant ouverture | Visite conseil préventive |
CMA | Activités artisanales | Pour pâtisserie/traiteur | Stage préalable installation |
Les syndicats professionnels offrent un soutien spécialisé précieux. L'UMIH (Union des Métiers de l'Industrie Hôtelière) représente le principal syndicat du secteur. Le GNI (Groupement National des Indépendants) défend les intérêts des restaurateurs indépendants. Ces organisations proposent une veille juridique permanente, des contrats types adaptés, des formations continues et une défense collective face aux évolutions réglementaires.
L'adhésion à un syndicat professionnel, bien que facultative, apporte des avantages concrets : hotline juridique, réductions sur les formations, représentation auprès des pouvoirs publics et partage d'expériences entre professionnels.
Conclusion
L'ouverture d'un restaurant en France demande rigueur et anticipation, mais reste accessible à tout entrepreneur motivé. En suivant méthodiquement ces 12 étapes et en vous entourant des bons partenaires, vous maximisez vos chances de succès. Commencez vos démarches 6 mois avant l'ouverture prévue et n'hésitez pas à solliciter l'aide des organismes d'accompagnement : leur expertise vous fera gagner du temps et évitera des erreurs coûteuses.
Cet article est fourni à titre informatif uniquement et ne doit pas être considéré comme un conseil financier. Il est recommandé aux lecteurs de consulter un professionnel qualifié avant de prendre toute décision d'investissement. Nous déclinons toute responsabilité quant aux actions entreprises sur la base des informations fournies.
Pour réussir votre projet de restaurant, une préparation minutieuse s'impose à chaque étape du parcours entrepreneurial.
La complexité des démarches administratives et le nombre d'interlocuteurs peuvent décourager, mais une approche méthodique et l'utilisation des ressources disponibles garantissent le bon déroulement de votre ouverture.