Statut juridique pour une friperie

6 février 2023

Cet article a été écrit par un expert qui a étudié l'industrie et a confectionné le pack complet pour une friperie

Nos experts ont réalisé un pack complet pour une friperie, modifiable.

Le choix du statut juridique pour votre friperie détermine votre régime fiscal, vos cotisations sociales et votre protection patrimoniale.

Chaque structure présente des avantages spécifiques selon votre chiffre d'affaires prévisionnel, votre appétence au risque et vos ambitions de développement.

Si vous voulez allez plus loin, vous pouvez télécharger notre pack complet pour l'ouverture d'une friperie.

Résumé

La micro-entreprise convient pour débuter avec un CA inférieur à 188 700 €, tandis que la SASU offre plus de flexibilité pour développer et lever des fonds.

Le choix du statut impacte directement vos charges sociales, votre protection sociale et vos obligations comptables.

Statut	CA Maximum	Charges sociales	Protection sociale	Comptabilité	TVA	Levée de fonds
Micro-entreprise	188 700 €	12,3% du CA	Faible	Simplifiée	Franchise jusqu'à 91 900 €	Impossible
Entreprise Individuelle	Illimité	45% du bénéfice (TNS)	Moyenne	Complète	Soumise si CA > seuil	Très difficile
EURL	Illimité	45% du bénéfice (TNS)	Moyenne	Complète + bilan	Soumise	Possible mais limité
SARL	Illimité	45% du bénéfice (TNS)	Moyenne	Complète + bilan	Soumise	Possible
SASU	Illimité	Charges salariales (42-82%)	Bonne	Complète + bilan	Soumise	Facilitée
SAS	Illimité	Charges salariales (42-82%)	Bonne	Complète + bilan	Soumise	Facilitée

Qui est l'auteur de ce contenu ?

L'équipe de Modeles de Business Plan

Une équipe de financiers, consultants et rédacteurs

Nous sommes une équipe d'experts en finance, de consultants, d'analystes de marché et de rédacteurs spécialisés, dédiés à accompagner les nouveaux entrepreneurs dans la création de leur entreprise. Nous vous aidons à éviter les erreurs en vous fournissant des business plans détaillés, des études de marché précises et des prévisions financières fiables, pour maximiser vos chances de succès dès le départ, et en particulier sur le marché de la seconde main. Si vous voulez en savoir plus sur nous, vous pouvez consulter notre page de présentation.

Comment nous avons créé ce contenu 🔎📝

Chez Modeles de Business Plan, nous sommes assez familiers avec le marché des friperies en France, nous analysons quotidiennement les tendances et dynamiques du marché. Nous ne nous contentons pas de rapports et d'analyses ; nous échangeons chaque jour avec des experts locaux – entrepreneurs, investisseurs et acteurs clés du secteur. Ces interactions directes nous permettent de mieux comprendre ce qu'il se passe sur le marché.

Pour créer ce contenu, on a d'abord puisé dans nos échanges et nos propres observations. Mais on ne s'est pas arrêtés là. Pour s'assurer que nos chiffres et données soient fiables, on a aussi creusé du côté de sources sérieuses et reconnues que vous retrouverez en bas de cet article.

Vous verrez aussi des infographies sur mesure qui résument et mettent en image les tendances clés, rendant les infos complexes plus digestes et percutantes. On espère qu'elles vous plairont ! Toutes les autres illustrations ont été créées en interne et ajoutées à la main.

Si vous pensez que nous aurions pu creuser certains points, n'hésitez pas à nous le faire savoir, nous vous répondrons sous 24 heures.

Quel chiffre d'affaires puis-je espérer la première année avec ma friperie ?

Le chiffre d'affaires prévisionnel d'une friperie en première année varie généralement entre 24 000 € et 240 000 €, avec une moyenne mensuelle comprise entre 2 000 € et 20 000 €.

Cette fourchette dépend principalement de votre emplacement, de la gamme de produits proposée et du trafic généré. Une friperie bien située avec 1 500 ventes mensuelles à 10 € l'unité peut atteindre 15 000 € de chiffre d'affaires mensuel.

Pour une première année, il est réaliste d'anticiper entre 50 000 € et 120 000 € de chiffre d'affaires si vous gérez correctement votre emplacement, votre communication et votre merchandising. Cette estimation prudente vous permettra de planifier vos investissements et votre trésorerie sans surévaluer vos revenus.

L'investissement initial nécessaire oscille entre 35 000 € et 90 000 € pour une boutique physique, incluant le stock initial, l'aménagement, les premiers loyers et la trésorerie de démarrage.

Quels coûts dois-je prévoir dès l'ouverture de ma friperie ?

Les coûts se divisent en charges fixes mensuelles et variables liées à votre activité.

Les coûts fixes incluent le loyer (1 500 € à 7 500 € par mois selon l'emplacement), les salaires (1 500 € à 2 500 € par employé), l'assurance professionnelle (200 € à 500 € par mois) et la maintenance (100 € à 300 € par mois).

Les coûts variables représentent les achats de stock (30 à 40 % de votre chiffre d'affaires), les frais de transport et d'emballage (1 000 € à 3 000 € par mois), le marketing digital (500 € à 2 000 € par mois) et les frais bancaires (1,5 à 2,5 % du chiffre d'affaires).

Les charges fiscales et sociales représentent entre 25 % et 45 % de votre bénéfice selon le statut juridique choisi. Cette variabilité justifie l'importance du choix de votre structure juridique pour optimiser votre rentabilité.

Quelle structure juridique choisir selon mon chiffre d'affaires et mes risques ?

Le choix de votre statut juridique dépend de votre chiffre d'affaires prévisionnel, de votre tolérance au risque et de vos ambitions de développement.

La micro-entreprise convient pour débuter seul avec un chiffre d'affaires inférieur à 188 700 €. Elle offre une simplicité de gestion et des démarches allégées, mais limite votre croissance par son plafond de chiffre d'affaires et ne permet pas la déduction de vos charges.

L'Entreprise Individuelle (EI) protège votre patrimoine personnel tout en conservant une gestion simplifiée. Elle convient pour une activité modérée sans plafond de chiffre d'affaires, mais vous soumet au régime des travailleurs non-salariés (TNS).

La SASU offre une grande flexibilité, un statut de dirigeant assimilé salarié et une meilleure image auprès des investisseurs. Elle facilite le développement et la levée de fonds, mais implique une comptabilité plus lourde et des coûts plus élevés.

C'est un point que vous retrouverez dans notre pack complet pour une friperie.

Micro-entreprise, SASU ou SARL : quels avantages concrets pour ma friperie ?

Critère	Micro-entreprise	SARL/EURL	SASU/SAS
Simplicité de gestion	Très simple : livre des recettes	Modérée : comptabilité complète	Complexe : comptabilité + bilan
Plafond CA	188 700 € (limitant)	Aucune limitation	Aucune limitation
Charges déductibles	Non déductibles	Toutes charges déductibles	Toutes charges déductibles
Protection patrimoine	Limitée	Bonne séparation	Excellent cloisonnement
Image professionnelle	Moins crédible	Professionnelle	Très professionnelle
Accès financement	Très limité	Possible mais encadré	Facilité pour investisseurs
Flexibilité statuts	Aucune flexibilité	Encadrement strict	Totale liberté rédactionnelle

Quels régimes fiscaux s'appliquent et quel impact sur ma rentabilité ?

Le régime fiscal varie selon votre statut et impacte directement votre rentabilité nette.

En micro-entreprise, vous bénéficiez d'un régime microsocial simplifié avec un abattement forfaitaire de 71 % sur votre chiffre d'affaires pour le calcul de l'impôt sur le revenu. Vos cotisations sociales représentent 12,3 % de votre chiffre d'affaires en activité d'achat-revente.

En Entreprise Individuelle, EURL ou SARL (dirigeant majoritaire), vous relevez du régime des travailleurs non-salariés avec des cotisations sociales d'environ 45 % sur votre bénéfice réel. L'impôt sur le revenu s'applique sur vos bénéfices après déduction de toutes vos charges professionnelles.

En SASU, votre rémunération est soumise aux charges salariales (42 à 82 % selon le niveau) mais vous bénéficiez d'une meilleure protection sociale. L'impôt sur les sociétés au taux réduit de 15 % s'applique sur les premiers 42 500 € de bénéfices, puis 25 % au-delà.

Comment gérer la TVA sur la revente de vêtements de seconde main ?

La gestion de la TVA varie selon votre statut et peut considérablement impacter votre trésorerie et vos prix de vente.

En micro-entreprise, vous bénéficiez de la franchise en base de TVA tant que votre chiffre d'affaires reste sous 91 900 €. Vous ne facturez pas de TVA à vos clients et ne pouvez pas la récupérer sur vos achats, ce qui simplifie votre gestion mais peut désavantager vos prix face à des concurrents assujettis.

En société classique (SARL, SASU, EI au-dessus du seuil), vous êtes soumis à la TVA dès le dépassement du seuil. Vous collectez 20 % de TVA sur vos ventes mais pouvez récupérer la TVA sur vos achats professionnels (aménagement, équipement, certains frais).

Cette récupération améliore votre gestion du stock-revente car elle réduit vos coûts d'acquisition d'équipements et de services professionnels. Pour une friperie avec des investissements initiaux importants, le statut soumis à TVA peut s'avérer plus avantageux.

C'est un point que vous retrouverez dans notre pack complet pour une friperie.

Quelles cotisations sociales et quel revenu net puis-je espérer ?

Vos cotisations sociales et votre revenu net dépendent directement de votre statut juridique.

Micro-entreprise : 12,3 % de cotisations sociales sur votre chiffre d'affaires, prélevées mensuellement ou trimestriellement. Votre revenu net = chiffre d'affaires - cotisations - frais fixes non déductibles.
EI/SARL/EURL (TNS) : Environ 45 % de cotisations sociales sur votre bénéfice réel. Votre revenu net varie selon vos possibilités de déduction des charges professionnelles.
SASU/SAS : Rémunération assimilée salarié avec charges sociales plus élevées (42-82 %) mais meilleure protection retraite, santé et chômage.
Exemple concret : Avec 60 000 € de bénéfices annuels, un TNS paiera ~27 000 € de cotisations contre ~35 000 € pour un assimilé salarié, mais avec une protection sociale supérieure.
Optimisation : En SASU, vous pouvez optimiser en vous versant un salaire modéré et des dividendes, réduisant ainsi les charges sociales sur la partie dividendes.

Quelles aides puis-je obtenir pour créer ma friperie ?

Plusieurs dispositifs d'aides et d'exonérations sont disponibles au moment de la création de votre friperie.

L'ACRE (Aide à la Création ou à la Reprise d'Entreprise) vous permet de bénéficier d'une réduction des cotisations sociales la première année, particulièrement attractive en micro-entreprise. Cette exonération peut représenter jusqu'à 50 % de réduction sur vos cotisations sociales.

Les aides locales comprennent des subventions à la création d'entreprise, des fonds d'amorçage selon votre région et des dispositifs territoriaux pour le commerce responsable et solidaire. L'ADIE propose des accompagnements spécifiques et des microcrédits pour les créateurs sans apport.

BPI France offre des prêts d'honneur sans garantie ni caution personnelle, complétés par des prêts bancaires. Les collectivités locales soutiennent souvent les commerces de proximité et les initiatives éco-responsables comme les friperies.

Quelle protection sociale selon mon statut de dirigeant ?

La protection sociale varie considérablement selon votre statut juridique et impacte votre couverture santé, retraite et chômage.

En micro-entreprise et Entreprise Individuelle, vous relevez du régime des travailleurs non-salariés avec une protection sociale minimum. Votre retraite de base est moins attractive et vous n'avez pas droit aux allocations chômage. Une complémentaire santé et retraite privée est souvent nécessaire.

En SARL/EURL (dirigeant majoritaire), vous bénéficiez du même régime TNS avec une protection sociale modérée. Les cotisations sont moins élevées mais la couverture retraite et santé reste inférieure au régime général.

En SASU, vous bénéficiez du régime général des salariés avec des prestations retraite et santé optimales. Vous cotisez pour l'assurance chômage et bénéficiez d'une meilleure prise en charge des frais de santé. Cette protection supérieure justifie des cotisations sociales plus élevées.

C'est un point que vous retrouverez dans notre pack complet pour une friperie.

Quelles obligations comptables selon chaque statut ?

Vos obligations administratives et comptables s'alourdissent avec la complexité de votre statut juridique.

Micro-entreprise : Tenue d'un livre des recettes, facturation simplifiée, déclaration de chiffre d'affaires mensuelle ou trimestrielle, bilan annuel léger.
Entreprise Individuelle : Comptabilité complète avec grand livre, journal des achats et ventes, déclarations TVA si assujetti, déclaration fiscale annuelle détaillée.
SARL/EURL : Comptabilité complète, comptes annuels (bilan, compte de résultat, annexe), rapport de gestion, dépôt au greffe, assemblée générale annuelle.
SASU/SAS : Mêmes obligations que la SARL avec comptabilité rigoureuse, commissaire aux comptes si seuils dépassés, rapport de gestion détaillé.
Coûts associés : Comptable coûte 150-300 €/mois en micro-entreprise, 300-800 €/mois pour une société, expert-comptable obligatoire en pratique pour les sociétés.

Quel statut pour accéder aux financements et investisseurs ?

L'accès au financement varie drastiquement selon votre statut juridique et vos ambitions de développement.

La SASU/SAS est la plus attractive pour les investisseurs privés ou institutionnels. L'ouverture du capital est facilitée, la valorisation plus simple et la structure juridique plus professionnelle. Les business angels et fonds d'investissement privilégient ces statuts pour leur flexibilité et leur gouvernance.

La SARL/EURL permet une ouverture du capital mais avec moins de flexibilité. Les banques acceptent ce statut pour les crédits professionnels classiques, mais la levée de fonds reste plus complexe qu'en SAS.

La micro-entreprise et l'Entreprise Individuelle limitent fortement l'accès aux financements externes. Les banques exigent souvent une transformation en société pour accorder des crédits importants. La levée de fonds est quasi impossible dans ces statuts.

Quelle structure pour la revente ou l'association future ?

La capacité de transmission ou d'association dépend de votre structure juridique initiale.

Les sociétés (SARL, SAS) facilitent grandement la transmission par cession de parts ou actions. La valorisation de votre friperie est plus simple et attractive pour des repreneurs. L'entrée de nouveaux associés ou investisseurs se fait naturellement par souscription de parts.

L'association avec d'autres entrepreneurs est fluide en SAS grâce à la liberté statutaire. Vous pouvez créer différentes classes d'actions avec des droits spécifiques selon les profils d'associés.

En micro-entreprise ou Entreprise Individuelle, la revente est complexe car vous ne vendez qu'un fonds de commerce sans structure juridique. La valeur patrimoniale est moindre et l'association nécessite une transformation préalable en société.

Pour une friperie avec des ambitions de développement ou de transmission future, privilégiez dès le départ un statut sociétal pour éviter les coûts de transformation ultérieure.

Conclusion

Le choix du statut juridique pour votre friperie doit s'adapter à votre chiffre d'affaires prévisionnel, vos ambitions de développement et votre tolérance au risque. La micro-entreprise convient pour débuter seul avec un budget limité et tester votre marché. Pour une croissance ambitieuse, des investisseurs ou une association future, privilégiez la SASU qui offre flexibilité et crédibilité professionnelle.

Cet article est fourni à titre informatif uniquement et ne doit pas être considéré comme un conseil financier. Il est recommandé aux lecteurs de consulter un professionnel qualifié avant de prendre toute décision d'investissement. Nous déclinons toute responsabilité quant aux actions entreprises sur la base des informations fournies.

Choisir le bon statut juridique est crucial pour optimiser votre rentabilité et sécuriser votre développement.

N'hésitez pas à consulter un expert-comptable pour valider votre choix selon votre situation spécifique.