Cet article a été écrit par un expert qui a étudié l'industrie et a confectionné le pack complet pour un maraîcher

Nos experts ont réalisé business plan pour un maraîcher, modifiable.
Calculer le revenu d'une activité de maraîchage nécessite une analyse précise de tous les postes de coûts et de revenus.
Cette démarche méthodique vous permettra d'établir un seuil de rentabilité réaliste et d'anticiper vos flux de trésorerie mois par mois.
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Le secteur maraîcher français représente plus de 66 000 hectares avec des exploitations de 1 à 30 hectares en moyenne.
Le calcul de rentabilité nécessite d'analyser les rendements par culture, les prix selon les circuits de vente et l'ensemble des coûts fixes et variables.
Poste de calcul | Éléments clés | Montants indicatifs |
---|---|---|
Surface moyenne | 1 à 30 ha par exploitation | 25 000 ha total en France |
Rendements moyens | Tomate, salade, carotte | 20 à 80 t/ha selon culture |
Prix de vente | Marché de gros vs circuit court | 0,50 à 7 €/kg selon produit |
Coûts fixes | Terrain, structures, assurances | 15 000 à 55 000 € par an |
Coûts variables | Semences, engrais, traitements | 2 800 à 8 500 €/ha |
Main d'œuvre | Permanent + saisonnier | 1 600 à 2 000 €/mois + charges |
Seuil de rentabilité | Chiffre d'affaires minimal | 45 000 à 90 000 € par an |

Quelle surface cultivée exploiter en maraîchage et comment la répartir ?
La surface légumière maraîchère totale représente plus de 66 000 hectares en France, dont environ 38% sont destinés au maraîchage stricto sensu, soit plus de 25 000 hectares.
Chaque ferme maraîchère exploite entre 1 et 30 hectares en moyenne, cette variation dépendant du type de cultures, de la mécanisation et des circuits de commercialisation choisis.
10% des surfaces sont cultivées sous abri (serres, tunnels), ce qui permet d'augmenter les rendements et d'étendre les périodes de production.
Les principales cultures se répartissent entre la salade, la tomate, la carotte, l'oignon, le poireau et la pomme de terre, cette répartition variant selon les régions et les débouchés locaux.
Quels rendements moyens espérer par culture ?
Culture | Rendement plein champ | Rendement sous abri |
---|---|---|
Tomate | 30 à 40 t/ha | 50 à 80 t/ha |
Salade | 18 à 25 t/ha | 25 à 35 t/ha |
Carotte | 50 à 70 t/ha | Non applicable |
Haricot vert | 10 à 15 t/ha | 15 à 20 t/ha |
Courgette | 20 à 40 t/ha | 40 à 60 t/ha |
Pomme de terre primeur | 20 à 45 t/ha | Non applicable |
Légumes feuilles (bio intensif) | Jusqu'à 60 t/ha | Jusqu'à 80 t/ha |
Quels prix de vente selon les circuits de commercialisation ?
Les prix de vente varient considérablement selon le circuit de commercialisation choisi, avec des écarts pouvant aller du simple au quintuple.
Sur les marchés de gros, les prix s'établissent à 0,80-1,20 €/kg pour la tomate, 0,60-1 €/pièce pour la salade et 0,50-0,90 €/kg pour la carotte.
En circuit court et vente directe, ces mêmes produits atteignent 2-3 €/kg pour la tomate, 1-1,50 €/pièce pour la salade, 1,80-2,50 €/kg pour la carotte et 5-7 €/kg pour le haricot vert.
Bien que les prix soient plus élevés en circuit court, les volumes commercialisés sont souvent plus faibles et nécessitent plus de temps de commercialisation.
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Quelle saisonnalité prévoir pour optimiser le chiffre d'affaires ?
La plupart des légumes maraîchers voient leur pic de production et de vente se concentrer entre mai et septembre.
Les légumes d'été comme la tomate, la courgette et le haricot génèrent leur chiffre d'affaires maximal entre juin et septembre.
Les légumes d'automne-hiver comme le poireau, la carotte et certaines salades permettent d'étaler les revenus sur l'année, avec des pics en automne-hiver.
Cette saisonnalité impacte directement la trésorerie, avec des périodes de creux en hiver qui nécessitent une planification financière rigoureuse.
Quels sont les coûts fixes incontournables ?
Les coûts fixes représentent une partie importante de la structure financière d'une exploitation maraîchère.
- Terrain : location de 400 à 1 000 €/ha/an ou achat entre 12 000 et 50 000 €/ha selon la localisation
- Structures et serres : 50 à 120 €/m², soit 15 000 à 50 000 € pour 400 m² de serres
- Système d'irrigation : 4 000 à 12 000 € selon la surface et le type de matériel installé
- Assurances exploitation : 500 à 2 500 € par an selon la couverture et la surface
- Impôts et taxes foncières : 400 à 2 000 € par an selon la localisation et la surface
Comment calculer les coûts variables détaillés ?
Les coûts variables représentent entre 2 800 et 8 500 € par hectare selon l'intensification et le type de cultures.
Poste de coût | Montant par hectare | Observations |
---|---|---|
Semences et plants | 600 à 2 000 € | Variable selon espèces cultivées |
Engrais et amendements | 500 à 1 200 € | Plus élevé en bio |
Traitements phytosanitaires | 400 à 1 500 € | Moins élevé en bio |
Irrigation (eau) | 300 à 1 200 € | Selon région et climat |
Énergie (serres chauffées) | 800 à 2 500 € | Uniquement sous abri |
Transport et emballage | 900 à 1 800 € | Variable selon circuit |
Petit matériel et consommables | 300 à 800 € | Outils, tuteurs, paillis |
Quel budget prévoir pour la main d'œuvre ?
Le coût de la main d'œuvre représente souvent 30 à 50% des charges totales d'exploitation.
Pour un salarié permanent, prévoir 1 600 à 2 000 € de salaire brut mensuel, auxquels s'ajoutent 40% de charges sociales patronales.
Les travailleurs saisonniers coûtent au minimum 11,65 € de l'heure brut, charges sociales comprises, avec des variations selon la période et la qualification.
Il faut également comptabiliser les coûts de formation, d'équipements de protection individuelle et de gestion administrative du personnel.
Quels investissements initiaux prévoir et comment les amortir ?
Les investissements de démarrage se répartissent en plusieurs catégories représentant 40 000 à 80 000 € au total.
Le petit matériel agricole (tracteur, outils, motobineuse) représente 12 000 à 40 000 € selon le niveau de mécanisation souhaité.
Les équipements de stockage et de conditionnement nécessitent 8 000 à 25 000 € pour une chambre froide, des bacs de stockage et du matériel de lavage.
Les outils de transformation (laverie, chambre froide, équipements de conditionnement) coûtent 6 000 à 15 000 € supplémentaires.
Ces équipements s'amortissent généralement sur 7 à 15 ans selon leur nature, le matériel agricole lourd sur 10-15 ans et les serres sur 15 ans.
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Comment chiffrer les pertes et le gaspillage ?
Les pertes représentent en moyenne 7 à 20% du chiffre d'affaires potentiel selon les cultures et les années.
Les maladies, parasites et aléas climatiques génèrent 4 à 12% de pertes sur les volumes totaux selon la culture et les conditions météorologiques.
Les invendus représentent 3 à 8% des récoltes, ce pourcentage étant plus fréquent en vente directe et circuit court où les exigences esthétiques sont parfois plus strictes.
Il faut donc majorer les coûts de production de 10 à 15% pour intégrer ces pertes dans le calcul du prix de revient final.
Quels revenus complémentaires développer ?
Plusieurs sources de revenus complémentaires peuvent améliorer la rentabilité de l'exploitation maraîchère.
La transformation (soupes, conserves, jus) permet d'augmenter la marge de 10 à 30% sur le même volume de légumes, tout en valorisant les surplus et les légumes non-conformes.
L'agritourisme (ateliers, visites de ferme, vente à la ferme) génère un apport ponctuel variable de 500 à 10 000 € par an selon l'investissement consacré.
Les certifications bio et labels ouvrent droit aux subventions PAC bio (250 à 400 €/ha/an) et permettent une majoration des prix de vente de 20 à 40%.
La vente de plants et semences en début de saison peut représenter 5 à 15% du chiffre d'affaires annuel pour les maraîchers expérimentés.
Comment calculer le seuil de rentabilité exact ?
Le seuil de rentabilité d'une exploitation maraîchère de plein champ se situe entre 45 000 et 90 000 € de chiffre d'affaires annuel selon le système, la taille et la part de circuit court.
Ce seuil correspond au montant nécessaire pour couvrir l'ensemble des charges fixes (15 000 à 55 000 € par an) et variables (2 800 à 8 500 € par hectare).
Pour une exploitation de 3 hectares en circuit court, le seuil se situe généralement autour de 60 000 à 75 000 € de chiffre d'affaires.
Il faut également intégrer la rémunération de l'exploitant, généralement estimée entre 1 500 et 2 500 € nets mensuels selon l'expérience et la taille de l'exploitation.
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Comment établir un plan de trésorerie prévisionnel mensuel ?
Le plan de trésorerie doit intégrer la forte saisonnalité de l'activité maraîchère avec des périodes de creux en automne-hiver et des pics de revenus au printemps-été.
Les sorties de trésorerie sont plus importantes lors des achats de semences et plants (février-avril), d'engrais et de matériel (mars-mai), tandis que les rentrées s'intensifient de juin à septembre.
Il faut prévoir un fonds de roulement d'au moins 3 à 6 mois de charges pour passer les périodes creuses, soit 15 000 à 30 000 € selon la taille de l'exploitation.
Les décalages de paiement des clients (30 à 60 jours en circuit long) doivent être intégrés dans les prévisions de trésorerie mensuelle.
Prévoir également une réserve pour les investissements annuels (renouvellement matériel, réparations) et les aléas climatiques qui peuvent impacter les revenus de façon significative.
Conclusion
Cet article est fourni à titre informatif uniquement et ne doit pas être considéré comme un conseil financier. Il est recommandé aux lecteurs de consulter un professionnel qualifié avant de prendre toute décision d'investissement. Nous déclinons toute responsabilité quant aux actions entreprises sur la base des informations fournies.
Le calcul du revenu d'une activité de maraîchage nécessite une approche méthodique qui prend en compte tous les postes de coûts et de revenus.
Cette analyse financière détaillée vous permettra d'établir des prévisions réalistes et d'optimiser la rentabilité de votre exploitation maraîchère.
Sources
- INSEE - Statistiques maraîchères
- Agri France - Surface maraîchère
- DRAAF Pays de la Loire - Surfaces légumières
- Agence Bio - Production biologique
- Petit Maraîchage - Notes de rentabilité
- Réussir - Maraîchage bio intensif
- France Agrimer - Réseau des nouvelles marchés
- Mon Panier de Campagne - Prix circuits courts
- Plein Champ - Circuits courts
- INSEE - Données agricoles