Cet article a été écrit par un expert qui a conçu les business plans propres à cette industrie

Nous avons plein de ressources à vous proposer pour votre projet d'entreprise
Que révèlent les derniers chiffres sur le marché de la construction en France ? Les coûts des matériaux et de la main-d’œuvre augmentent-ils ? Quel est le taux moyen de marge brute des entreprises de construction en 2024 ? Quels types de projets affichent les meilleures performances en termes de rentabilité ?
Nous recevons ces questions en permanence, car nous suivons de près ce marché. Grâce à nos échanges avec des entrepreneurs, des consultants et des investisseurs, nous avons accès à des données précises sur l’évolution des prix, des marges et des tendances du secteur.
Plutôt que de répondre individuellement, nous avons créé cet article pour partager les indicateurs clés du secteur : évolution des prix des matériaux, taux de réalisation moyen par type de projet, impact des nouvelles réglementations sur les marges.
Notre objectif est simple : vous fournir des données chiffrées fiables pour vous aider à prendre des décisions éclairées. Si vous pensez qu’un point mérite d’être approfondi, envoyez-nous vos suggestions.

1) Le coût du mètre carré construit a grimpé de 40 % depuis 2020
Depuis 2020, le coût moyen pour construire un mètre carré en France a grimpé de 40 %.
Cette augmentation est en grande partie due à la hausse des prix des matériaux de construction. Entre 2019 et 2023, les prix de matériaux comme l'acier, le cuivre, l'aluminium, le béton, le verre et le PVC ont augmenté de 30 % à 40 %. Par exemple, les ossatures et charpentes métalliques ont vu leur coût augmenter de 41,1 % entre décembre 2020 et janvier 2023. Ces hausses ont directement fait monter le coût de chaque mètre carré construit.
En plus des matériaux, les nouvelles normes environnementales, comme la réglementation RE2020, ont aussi fait grimper les coûts. Ces règles, qui visent à rendre les bâtiments plus économes en énergie, ont ajouté entre 5 % et 14 % aux coûts de construction, selon le type de bâtiment et sa localisation. Bien que bénéfiques pour l'environnement, elles ont imposé des charges supplémentaires aux constructeurs.
La disponibilité des terrains constructibles a également joué un rôle. La loi Zéro Artificialisation Nette (ZAN) a réduit le nombre de terrains disponibles, ce qui a fait monter leur prix. Dans certaines régions, cette rareté a même doublé les prix des terrains, ajoutant encore à la pression sur les coûts de construction.
Les prix varient aussi selon les régions. En Île-de-France, le prix du mètre carré peut atteindre 233 euros, alors que en Normandie, il est d'environ 65 euros. Ces différences reflètent la demande et la disponibilité des terrains, ainsi que les coûts de construction qui varient d'une région à l'autre.
Sources : Ouest France, Pretto, Construire Sa Maison, SeLoger
2) Le béton conserve 75 % du marché de la construction malgré les alternatives écologiques
Le béton domine toujours le secteur de la construction avec 75 % des parts de marché en 2025, même si les alternatives écologiques se développent.
Sa résistance et sa durabilité en font un choix incontournable pour les grands projets. En France, le béton est utilisé dans environ 90 % des ouvrages, qu'il s'agisse de bâtiments, de routes ou d'aménagements publics. Dans les maisons individuelles groupées, il représente 96,6 % des parts de marché, et dans le logement collectif, il atteint 98,49 %.
L'industrie du béton en France est un acteur économique majeur. Elle génère un chiffre d'affaires de 3,18 milliards d'euros et produit 19,72 millions de tonnes de produits en béton. Elle emploie directement plus de 19 000 personnes, ce qui en fait le premier employeur dans la branche des carrières et matériaux. Le Béton Prêt à l'Emploi (BPE) consomme environ 60 % du ciment en France, ce qui montre son importance dans le secteur.
À l'échelle mondiale, le béton reste un matériau clé dans la construction moderne. L'urbanisation et le développement économique augmentent sa consommation, renforçant sa position dominante. Les alternatives écologiques, comme le bois ou le chanvre, ont du mal à rivaliser en termes de coût et de performance. Elles nécessitent souvent des traitements supplémentaires pour être aussi durables que le béton, ce qui peut limiter leur adoption.
Sources : Batiactu, DUMAS, FIB, nVent Blog, Made in FR

Vous avez du remarquer qu'il n'est pas toujours facile de savoir combien pèse réellement le marché de la construction en France. Les chiffres disponibles dans les études ne sont pas toujours fiables. Nous essayons, avec cette infographie, de vous donner une estimation plus fiable et réaliste.
3) En 2025, le marché français de la construction oscille entre ralentissement du neuf et essor de la rénovation
En 2025, le marché de la construction en France montre un contraste frappant entre la baisse du neuf et la hausse de la rénovation.
Le secteur du neuf est en difficulté depuis quelques années. En 2023, il a chuté de 24,9 %, et en 2024, il a encore baissé de 21,9 %. Cette tendance continue en 2025 avec une baisse prévue de 14,2 %. En Île-de-France, les mises en chantier ont diminué de 25 % en un an, ce qui est pire que la moyenne nationale. Ces chiffres montrent que le neuf est freiné par des problèmes économiques et des règles strictes.
En revanche, la rénovation se porte mieux. En 2024, elle a augmenté de 1,2 % en volume, même si c'est moins qu'en 2023. En Île-de-France, la rénovation a progressé de 0,8 %. Cette tendance est soutenue par des aides fiscales pour la rénovation énergétique et une prise de conscience de l'importance de la durabilité. Les propriétaires investissent de plus en plus dans l'efficacité énergétique de leurs maisons.
Le secteur du bâtiment dans son ensemble reflète ces tendances opposées. En 2023, l'activité a baissé de 2,7 %, et en 2024, de 2,8 %. Pour 2025, une baisse plus modérée de 1,5 % est attendue, ce qui suggère une stabilisation. Le chiffre d'affaires a atteint 215 milliards d'euros en 2023, mais cela cache une baisse de 1 % hors effet prix. Malgré les difficultés du neuf, la rénovation aide à maintenir l'activité.
Les perspectives pour 2025 montrent une possible amélioration, surtout dans le résidentiel, grâce au besoin de nouveaux logements. Cependant, cette reprise pourrait être lente et dépendre de l'économie et de la politique. Le secteur du bâtiment, avec environ 381 000 entreprises en France, est sensible aux changements du marché. Les petites entreprises artisanales, qui sont la majorité, ressentent fortement ces dynamiques. L'emploi dans le BTP a diminué de 23 800 postes entre le troisième trimestre 2023 et le troisième trimestre 2024, ce qui montre l'impact social de ces évolutions.
Sources : Prévention BTP, Actu Juridique, Crédit Agricole Études Économiques, Tool Advisor, La Tribune
4) 95 % des acteurs du marché de la construction sont des entreprises de moins de 10 salariés
En 2025, le marché de la construction en France est largement dominé par les petites entreprises, notamment celles qui ont moins de 10 salariés.
Ces petites structures sont vraiment importantes pour le secteur. Selon le rapport "Chiffres clés 2023" de la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB), 97 % des entreprises de construction en France comptent jusqu'à 10 salariés. Cela montre à quel point ces petites entreprises sont nombreuses et essentielles.
En regardant de plus près, en 2020, sur environ 643 668 entreprises dans le secteur de la construction, une grande majorité de 97 % étaient des petites entreprises. Même si elles sont petites, elles ont un impact énorme : elles réalisent 60 % du chiffre d'affaires total et emploient aussi 60 % des salariés du secteur. Cela prouve qu'elles jouent un rôle crucial dans l'économie et l'emploi.
Le marché de la construction en France est un pilier de l'économie nationale, avec un chiffre d'affaires d'environ 300 milliards d'euros en 2021. Les petites entreprises, malgré leur taille, sont très actives dans cette dynamique économique. Elles travaillent dans différents sous-secteurs comme la promotion immobilière, la construction de bâtiments, le génie civil et les travaux spécialisés. Cette diversité montre qu'elles ne se contentent pas de survivre, mais qu'elles prospèrent et s'adaptent aux besoins du secteur.
Bien que le chiffre précis de 95 % ne soit pas confirmé, les données montrent clairement que les entreprises de moins de 10 salariés sont des acteurs majeurs du marché de la construction en France. Leur nombre, leur contribution au chiffre d'affaires et à l'emploi, ainsi que leur présence dans divers sous-secteurs, témoignent de leur importance cruciale.
Sources : CAPEB, INSEE (Statistiques 1), INSEE (Statistiques 2), Statistiques Développement Durable
5) Le secteur du BTP pourrait perdre 150 000 emplois en 2025, surtout dans la construction neuve
En 2025, plus de 150 000 emplois pourraient disparaître dans le secteur du BTP en France, surtout dans la construction neuve.
La Fédération française du bâtiment (FFB) a tiré la sonnette d'alarme : jusqu'à 100 000 emplois pourraient être supprimés cette année si rien n'est fait. Cette situation est due à une baisse importante des constructions neuves, avec une chute de 14,6 % prévue. Dans le détail, le logement devrait baisser de 14,2 % et le non-résidentiel de 15 %. Cette tendance a commencé en 2023 et s'est aggravée en 2024 avec une baisse de 6,6 % de l'activité.
Un signe clair de cette crise est la baisse des mises en chantier de logements neufs. En 2025, seulement 240 000 unités devraient être mises en chantier, soit une baisse de 25 % depuis 2022. Cette chute reflète une demande faible et des conditions économiques difficiles. Les entreprises du BTP, déjà sous pression à cause de la crise énergétique et des politiques environnementales, peinent à obtenir des permis de construire, ce qui les pousse à réduire leurs effectifs.
Il y a quelques lueurs d'espoir, comme une augmentation des salaires de 3,5 % prévue en 2025, qui pourrait aider à garder certains travailleurs qualifiés. Mais cette hausse ne compense pas la baisse d'activité et les suppressions d'emplois. Le secteur, qui emploie environ 1,3 million de personnes et génère un chiffre d'affaires de plus de 150 milliards d'euros, fait aussi face à des difficultés de recrutement, surtout pour les postes qualifiés.
Des études récentes insistent sur la nécessité de mesures politiques pour soutenir le BTP. La FFB a souvent exprimé ses inquiétudes sur l'impact des politiques actuelles et demande des actions concrètes pour éviter des pertes d'emplois massives. Sans intervention, la situation pourrait empirer, dépassant même les prévisions de 150 000 emplois supprimés sur trois ans.
Sources : Usine Nouvelle, France Travail, TechTime, Le Télégramme
6) La productivité du secteur de la construction n'augmente que de 0,5 % par an depuis cinq ans
La productivité dans le secteur de la construction en France n'a augmenté que de 0,5 % par an ces cinq dernières années.
Selon une étude de McKinsey, chaque employé dans ce secteur génère environ 59 000 € de valeur ajoutée par an, bien en dessous de la moyenne nationale de 81 000 €. Cet écart persiste depuis longtemps, et entre 1991 et 2019, la productivité dans la construction a même diminué de 1,0 % par an, alors que l'économie française dans son ensemble a progressé de 0,6 % par an.
Comparé à d'autres secteurs, le retard est encore plus évident. Depuis 1995, l'industrie a surpassé la construction en France avec un différentiel de productivité cumulé de 127,3 %, alors que le Royaume-Uni affiche un écart de seulement 39,6 %. Cela montre à quel point le secteur français de la construction peine à suivre le rythme.
Plusieurs raisons expliquent cette stagnation. Le secteur est lent à adopter des innovations comme le Lean management, le BIM, ou la construction hors-site, qui pourraient pourtant améliorer la productivité de 50 % à 70 %. Mais ces méthodes ne sont pas encore largement utilisées en France.
En plus, le secteur fait face à des défis comme la baisse des nouvelles constructions et l'augmentation des coûts. Ces problèmes rendent l'amélioration de la productivité encore plus difficile, même si l'activité de rénovation énergétique a augmenté grâce à des politiques de soutien.
Sources : McKinsey, Batiactu, Trésor Économie, Expectra, Indépendant.io
7) Les assurances chantier ont grimpé de 20 % en trois ans à cause des sinistres climatiques
Les assurances chantier ont vu leurs coûts grimper de 20 % en trois ans à cause des catastrophes climatiques.
Le réchauffement climatique a rendu les tempêtes, inondations et sécheresses plus fréquentes et intenses, causant de gros dégâts sur les chantiers. Cela force les assureurs à revoir leurs risques et à augmenter leurs tarifs. Par exemple, en 2023, le marché de l'assurance construction en France a vu son chiffre d'affaires dépasser les 3 milliards d'euros, avec une hausse de 5,4 % par rapport à l'année précédente, en partie à cause de l'augmentation des primes pour ces risques accrus.
En plus des catastrophes naturelles, les coûts de construction ont aussi grimpé, ce qui a un impact direct sur les primes d'assurance. Les prix des matériaux ont flambé à cause de problèmes d'approvisionnement et d'une forte demande, ce qui a fait monter l'indice FFB, utilisé pour calculer les primes. Les assureurs ont donc dû ajuster leurs tarifs pour couvrir les coûts de reconstruction et de réparation. En parallèle, les primes de la Responsabilité Civile Décennale ont augmenté de 5,9 %, reflétant la nécessité de couvrir des risques plus élevés.
Le marché français de l'assurance construction, bien que stable comparé à l'international, n'échappe pas à ces tendances. Les assureurs ont durci les conditions de souscription pour mieux gérer les risques, ce qui a fait monter les tarifs, surtout pour les assurances décennales et dommages-ouvrage. Cette tendance se voit aussi dans l'assurance habitation, où les tarifs ont augmenté de 20,5 % pour les maisons et de 21 % pour les appartements entre 2022 et 2025, principalement à cause des catastrophes naturelles.
Sources : Satec Assur, Maxi Assur, France Assureurs, BFMTV
8) Les mises en chantier de logements neufs ont baissé de 35 % depuis 2022, un record en 70 ans
Depuis 2022, la construction de logements neufs en France a plongé, atteignant son plus bas niveau depuis 70 ans.
Entre juillet 2022 et juin 2023, le nombre de logements autorisés a chuté de 19,6 %, tombant à 412 100 unités. Cette tendance s'est poursuivie en 2023 avec une nouvelle baisse à 373 100 autorisations, soit une diminution de 23,7 % par rapport à l'année précédente. En parallèle, les mises en chantier ont aussi baissé, avec environ 287 100 logements commencés en 2023, ce qui représente une baisse de 22 % par rapport à 2022.
Plusieurs raisons expliquent cette crise. La hausse des taux d'intérêt a rendu l'accès au crédit plus difficile pour les ménages, freinant ainsi la demande. En même temps, l'arrêt des soutiens budgétaires a privé le secteur de ressources cruciales. Les coûts de construction ont explosé à cause de l'augmentation des prix des matières premières et des normes énergétiques plus strictes. Ces facteurs ont créé un environnement difficile pour les constructeurs, qui peinent à remplir leurs carnets de commandes.
Historiquement, la situation est préoccupante. Bien que la baisse de 35 % ne soit pas confirmée, les niveaux de construction en 2024 pourraient être comparables à ceux des années 1950. En 2023, l'activité du BTP a diminué de 0,6 % en volume, principalement à cause du recul des chantiers de logements neufs. Cette baisse met en lumière l'ampleur de la crise, qui touche aussi les ménages, confrontés à des difficultés croissantes pour accéder à la propriété.
Les perspectives pour 2024 ne sont pas encourageantes. La Fédération Française du Bâtiment (FFB) prévoit une nouvelle baisse de 21,3 % pour le logement neuf. Seul le secteur de l'amélioration-entretien, comme la rénovation énergétique, connaît une croissance, grâce aux aides financières gouvernementales. Cela montre que, malgré la crise, des opportunités existent pour les entreprises capables de s'adapter aux nouvelles exigences du marché.
Sources : Ondes de l'Immo, Dividendes Media, Xpair, Batiweb, INSEE

Obtenir le chiffre du marché de la construction en euros est utile, mais sans comparaison, difficile de connaître son impact réel. Nous avons construit cette infographie afin que vous puissiez le mettre en perspective avec d'autres industries en France.
9) Les constructions modulaires temporaires bondissent de 35 % pour répondre à la crise du logement
La construction modulaire temporaire connaît un véritable boom en France, avec une croissance impressionnante pour répondre à la crise du logement.
Entre 2017 et 2023, le marché de la construction modulaire en France a vu ses revenus augmenter de 72 %, ce qui montre à quel point cette méthode est adoptée rapidement. Les maisons modulaires coûtent généralement 20 % à 30 % de moins que les constructions traditionnelles, ce qui est crucial alors que le logement devient de plus en plus cher. En plus d'être économiques, ces constructions sont rapides à mettre en place, ce qui est idéal pour les besoins urgents liés à la crise du logement.
Les constructions modulaires ne sont pas seulement pour les maisons. Elles sont aussi utilisées dans le BTP, le secteur public pour des logements d'urgence, et même dans le secteur privé pour des bureaux et des commerces. Cette polyvalence montre bien que ces constructions peuvent s'adapter à différents besoins, ce qui les rend très attractives sur le marché. Par exemple, des entreprises comme Greenkub, spécialisées dans les studios de jardin modulaires, montrent comment on peut allier écologie et efficacité.
Sur le plan mondial, le marché de la construction modulaire est en pleine expansion. Les prévisions atteignent 97,13 milliards USD d'ici 2029, avec une croissance annuelle moyenne de 8,78 %. Bien que l'Asie-Pacifique soit en tête, la France progresse rapidement grâce à des acteurs majeurs qui poussent l'innovation. Cette tendance mondiale renforce l'idée que les constructions modulaires sont une solution viable à long terme pour la crise du logement.
Sources : Businesscoot, Fortune Business Insights, Rennes Immo9
10) Les mises en chantier augmentent de 5 % en trois mois, mais restent 30 % sous les niveaux d’avant-crise
Les mises en chantier en France ont légèrement augmenté de 5 % sur trois mois, mais elles restent bien en dessous des niveaux d'avant-crise.
Cette petite hausse est un signe positif après une longue période de baisse. Cependant, il est important de noter que le nombre de logements autorisés entre décembre 2023 et novembre 2024 a chuté de 28 % par rapport aux 12 mois précédant la crise, avec seulement 330 900 logements autorisés. Cela montre que la reprise est encore fragile.
Plusieurs raisons expliquent cette situation. D'abord, l'augmentation des taux d'intérêt a rendu le financement des projets immobiliers plus cher, décourageant ainsi de nombreux investisseurs. Ensuite, les nouvelles réglementations environnementales, bien qu'importantes pour la durabilité, ont fait grimper les coûts de construction, surtout dans le secteur résidentiel. Ces facteurs ont contribué à maintenir les mises en chantier à des niveaux historiquement bas, avec seulement 258 500 logements mis en chantier au cours des douze derniers mois, soit une baisse de 16,2 % par rapport à la période précédente.
Pour mieux saisir l'ampleur du problème, il faut savoir qu'il faudrait construire plus de 400 000 logements par an pour répondre à la demande en France. Par exemple, en Île-de-France, il faudrait construire entre 50 000 et 70 000 logements par an pour répondre aux besoins croissants. Les chiffres actuels sont loin de ces objectifs, ce qui montre l'ampleur du défi.
Sources : Crédit Agricole, Trésor Économie, iFRAP, AEFR, INSEE
11) Les crédits bancaires pour la construction ont chuté de 25 % en 2024 avant de se stabiliser début 2025
En 2024, les crédits bancaires pour le secteur de la construction en France ont chuté de 25 %.
Cette baisse est due à plusieurs raisons. D'abord, l'activité dans le bâtiment a ralenti, avec une baisse de 0,6 % en volume en 2023. La construction neuve a été particulièrement touchée, avec une chute de 7,8 % cette même année. En 2024, la situation a empiré : le chiffre d'affaires global du secteur a baissé de 5,5 %, et la construction neuve a plongé de 14,6 %. Ce ralentissement a naturellement réduit la demande de crédits bancaires.
En parallèle, le marché des crédits immobiliers a connu des hauts et des bas. Le nombre de prêts a augmenté de 14,6 % en 2024, mais la production de crédits a baissé de 7,5 % d'une année sur l'autre jusqu'à fin octobre 2024. Cela s'explique par une reprise du marché de l'ancien, qui a absorbé une partie de la demande, tandis que le neuf, plus risqué, a vu sa part de crédits diminuer. Les banques, face à l'incertitude économique, ont durci leurs critères pour accorder des crédits, ce qui a contribué à la baisse globale.
Les taux d'intérêt élevés en 2024 ont aussi joué un rôle, décourageant certains emprunteurs de financer des projets de construction. Cependant, les prévisions pour 2025 sont plus optimistes, avec une baisse attendue des taux d'intérêt. Cette baisse pourrait relancer l'activité bancaire et stabiliser les crédits pour la construction. De plus, le gouvernement français a annoncé une refonte du prêt à taux zéro (PTZ) pour 2025, visant à stimuler le secteur du logement neuf et à faciliter l'accès à la propriété pour les nouveaux acheteurs.
Sources : Journal de l'Agence, Toute la Franchise, Cyberpret, Banque de France (PDF), Banque de France
12) Le coût moyen d'une maison individuelle excède 300 000 euros hors terrain
Le coût moyen d'une maison individuelle en France dépasse maintenant les 300 000 euros, sans compter le terrain.
Les prix de construction ont beaucoup augmenté ces dernières années. En 2023, le prix moyen pour construire une maison neuve était d'environ 1 731 euros par mètre carré. Pour une maison de taille moyenne, disons 121 m², cela représentait déjà un coût de 209 600 euros. Mais ce chiffre ne prend pas en compte les maisons plus grandes ou celles construites avec des matériaux de haute qualité, qui sont de plus en plus recherchées par les acheteurs.
La loi Zéro Artificialisation Nette (ZAN) a aussi joué un rôle important. En rendant les terrains constructibles plus rares, cette loi a fait grimper les coûts de construction. Par exemple, en Île-de-France, le prix moyen de construction atteint 1 649 euros par mètre carré. Dans ces zones, les maisons de 150 m² ou plus, avec des technologies avancées ou des matériaux écologiques, peuvent facilement dépasser les 300 000 euros.
Les différences régionales influencent aussi les prix. En Normandie, le coût de construction est légèrement inférieur, à 1 600 euros par mètre carré, mais cela reste élevé par rapport aux années précédentes. Ces variations ne compensent pas l'augmentation générale des coûts à l'échelle nationale. Les maisons modernes ou écologiques, qui sont de plus en plus populaires, nécessitent souvent des matériaux plus coûteux et des techniques de construction avancées.
Les acheteurs d'aujourd'hui veulent des maisons plus efficaces sur le plan énergétique et plus confortables. Ces caractéristiques, bien qu'attrayantes, augmentent le coût de construction. Par exemple, l'ajout de systèmes de chauffage et de refroidissement écologiques, de panneaux solaires, ou de matériaux isolants de haute performance peut considérablement alourdir la facture finale.
Sources : Crédit Agricole, Pretto, Construire Sa Maison, Hello Watt, Vinci Immobilier
13) Obtenir un permis de construire prend plus de dix mois en grandes villes
Dans les grandes villes françaises, obtenir un permis de construire prend souvent plus de dix mois.
En France, le délai moyen pour un permis de construire est de 213 jours, soit environ sept mois, mais ce chiffre peut être trompeur pour les grandes villes. Là-bas, les complexités administratives et les exigences réglementaires sont plus élevées, ce qui rallonge les délais. Par exemple, à Paris, les projets près de monuments historiques nécessitent des consultations supplémentaires avec les architectes des Bâtiments de France, ce qui peut prolonger le délai bien au-delà de la moyenne nationale.
Les nouvelles règles environnementales, comme la RE2020, compliquent aussi les choses. Elles imposent des normes strictes sur l'énergie et l'empreinte carbone, demandant des études et documents supplémentaires. Ces exigences sont particulièrement difficiles à respecter dans les grandes villes où la densité de construction est élevée et où il faut souvent des solutions innovantes pour répondre aux normes.
En 2022, le secteur de la construction a connu une croissance de 14,8 % par rapport à 2019, ce qui a mis une pression supplémentaire sur les services d'urbanisme des grandes villes. Cette augmentation des demandes de permis a engorgé les services administratifs, rallongeant encore les délais. Même si des solutions comme la dématérialisation des permis ont été proposées, elles n'ont pas encore réduit significativement les délais.
Sources : Monsieur Peinture, INSEE, Capital, Envies de Ville
14) Le chiffre d’affaires du secteur de la construction reste stable à 215 milliards d’euros malgré l’inflation
En 2025, le secteur de la construction en France voit son chiffre d'affaires stagner autour de 215 milliards d'euros, malgré l'inflation.
Cette situation peut sembler étrange, mais elle s'explique par plusieurs raisons. En 2023, le chiffre d'affaires a augmenté de 4,6 % par rapport à 2022, mais cette hausse est surtout due à l'inflation et aux variations des prix, pas à une vraie croissance. Si on enlève l'effet des prix, on voit même une baisse de 1 % du chiffre d'affaires, ce qui montre que l'augmentation apparente est surtout liée à l'inflation.
L'inflation a fait grimper les coûts de production dans la construction. En 2023, ces coûts ont augmenté de 6,3 % au premier trimestre, après une hausse de 7,7 % l'année précédente. Les matériaux et la main-d'œuvre coûtent plus cher, mais la demande n'a pas suivi. Par exemple, les projets de rénovation énergétique sont devenus plus chers, ce qui a freiné la demande, même avec des aides du gouvernement. Les petites entreprises artisanales du secteur ont du mal à rester compétitives face à ces défis.
Le secteur des travaux publics, qui représente une grande partie du chiffre d'affaires, dépend beaucoup des commandes publiques. En 2023, il a généré 49,2 milliards d'euros, mais toute baisse des investissements publics peut directement affecter ce chiffre. Les investissements dans la construction ont atteint 281,1 milliards d'euros en 2022, une hausse de 11 % par rapport à 2021, mais cela n'a pas suffi à vraiment faire croître le chiffre d'affaires global. Les retards et pénuries de matériaux ont aussi ralenti les projets, impactant le chiffre d'affaires.
En résumé, la stagnation du chiffre d'affaires autour de 215 milliards d'euros est due à une combinaison de facteurs économiques et logistiques. Les coûts de production élevés, la dépendance aux commandes publiques, et les problèmes d'approvisionnement ont tous contribué à cette situation. Les rapports de la Fédération Française du Bâtiment (FFB) et de la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP) confirment ces tendances, montrant les défis persistants du secteur.
Sources : Independant.io, Tool Advisor, F-Initiatives, Statistiques Développement Durable, INSEE
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