Cet article a été écrit par un expert qui a étudié l'industrie et a confectionné le pack complet pour un marchand de biens

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L'imposition des plus-values pour un marchand de biens suit un régime fiscal spécifique et strict qui diffère totalement de celui des particuliers.
Contrairement aux investisseurs privés, les marchands de biens sont soumis aux règles des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) sans aucun abattement pour durée de détention, ce qui rend leur plus-value intégralement imposable dès la première année.
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Les marchands de biens sont soumis à un régime fiscal BIC sans abattement temporel, avec une imposition intégrale des plus-values.
Les taux d'imposition varient selon la structure juridique choisie : de 15% à 25% pour les sociétés, jusqu'à 62,2% pour les entreprises individuelles.
Aspect fiscal | Marchand de biens | Particulier |
---|---|---|
Régime fiscal | BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux) | Plus-value immobilière |
Abattement pour durée | Aucun abattement | 6% par an dès la 6ème année |
Exonération après 22 ans | Non applicable | Exonération totale |
Seuil d'exonération | Aucun seuil | 15 000 € pour les particuliers |
TVA applicable | Obligatoire (sur marge ou prix total) | Non applicable |
Frais déductibles | Tous frais justifiés | Frais limités |
Taux d'imposition max | 62,2% (EI) / 25% (société) | 36,2% maximum |

Quel régime fiscal s'applique aux plus-values d'un marchand de biens ?
Les plus-values réalisées par un marchand de biens relèvent exclusivement du régime des bénéfices industriels et commerciaux (BIC).
Ce régime fiscal diffère radicalement de celui des particuliers puisqu'il ne prévoit aucun abattement pour durée de détention. Contrairement aux investisseurs privés qui bénéficient d'un abattement de 6% par an à partir de la 6ème année de détention, les marchands de biens voient leurs plus-values imposées intégralement dès la première année.
L'absence d'exonération après 22 ans constitue une autre spécificité majeure. Là où un particulier devient totalement exonéré d'impôt sur les plus-values immobilières après 22 ans de détention (30 ans pour les prélèvements sociaux), le marchand de biens reste imposable quelle que soit la durée de conservation du bien.
Le seuil d'exonération de 15 000 euros applicable aux particuliers ne s'applique pas non plus aux marchands de biens, rendant toute plus-value, même minime, imposable.
Les plus-values sont-elles intégralement imposables pour un marchand de biens ?
Oui, les plus-values d'un marchand de biens sont intégralement imposables sans aucune exonération ou abattement spécifique.
Cette imposition intégrale s'explique par la nature commerciale de l'activité. L'administration fiscale considère que l'achat-revente de biens immobiliers par un marchand de biens constitue une activité commerciale habituelle, et non un investissement patrimonial.
Aucun dispositif d'abattement progressif ne s'applique, contrairement au régime des particuliers qui bénéficient d'un abattement de 6% par an sur l'impôt sur le revenu et de 1,65% par an sur les prélèvements sociaux à partir de la 6ème année.
Cette règle s'applique même si le marchand de biens conserve exceptionnellement un bien pendant plusieurs années avant de le revendre.
Comment calculer la plus-value imposable d'un marchand de biens ?
La plus-value imposable se calcule sur une base ajustée qui tient compte de tous les frais déductibles engagés.
Élément du calcul | Description | Exemple chiffré |
---|---|---|
Prix de vente | Montant de la cession HT | 300 000 € |
Prix d'achat | Coût d'acquisition initial | 200 000 € |
Frais de notaire | Droits d'enregistrement et frais | 15 000 € |
Travaux de rénovation | Coût des améliorations | 25 000 € |
Frais de vente | Diagnostics, publicité, commissions | 8 000 € |
Intérêts d'emprunt | Coût du financement | 12 000 € |
Plus-value imposable | 300 000 - (200 000 + 60 000) | 40 000 € |
La formule de calcul est : Plus-value = Prix de vente - (Prix d'achat + Frais déductibles totaux).
Cette méthode permet de déduire l'ensemble des coûts réellement supportés pour l'acquisition, l'amélioration et la cession du bien, offrant ainsi une base imposable plus juste que le simple écart entre prix d'achat et prix de vente.
Quels sont les taux d'imposition selon la structure juridique ?
Les taux d'imposition varient considérablement selon que l'activité soit exercée en entreprise individuelle ou en société.
Structure juridique | Impôt principal | Taux applicables | Charges sociales | Taux global maximum |
---|---|---|---|---|
Entreprise individuelle | Impôt sur le revenu | 0% à 45% (barème progressif) | 17,2% (prélèvements sociaux) | 62,2% |
EURL (IR) | Impôt sur le revenu | 0% à 45% (barème progressif) | 17,2% (prélèvements sociaux) | 62,2% |
SARL/SAS (IS) | Impôt sur les sociétés | 15% jusqu'à 42 500 € | Pas de prélèvements sociaux | 15% |
SARL/SAS (IS) | Impôt sur les sociétés | 25% au-delà de 42 500 € | Pas de prélèvements sociaux | 25% |
SCI soumise à l'IS | Impôt sur les sociétés | 15% ou 25% | Pas de prélèvements sociaux | 25% |
Pour les entreprises individuelles, le taux marginal peut atteindre 45% d'impôt sur le revenu auquel s'ajoutent 17,2% de prélèvements sociaux, soit un taux global maximal de 62,2%.
Les sociétés soumises à l'impôt sur les sociétés bénéficient d'un taux réduit de 15% sur les premiers 42 500 euros de bénéfices, puis de 25% au-delà, sans prélèvements sociaux sur les plus-values.
Comment la TVA impacte-t-elle le calcul des plus-values ?
La TVA s'applique obligatoirement sur les ventes réalisées par un marchand de biens, avec deux régimes possibles selon les circonstances.
Le régime de TVA sur marge s'applique lorsque le bien a été acquis auprès d'un non-assujetti (particulier). Dans ce cas, la TVA de 20% ne porte que sur la différence entre le prix de vente et le prix d'achat, sans possibilité de récupérer la TVA amont.
Le régime de TVA sur prix total s'impose pour les biens acquis auprès d'assujettis ou lorsque des travaux "lourds" ont été réalisés (modification de plus de 2/3 des éléments de second œuvre). La TVA porte alors sur l'intégralité du prix de vente.
Cette TVA ne constitue pas un coût pour le marchand de biens puisqu'elle est collectée auprès de l'acquéreur, mais elle impacte le prix de vente final et donc l'attractivité commerciale du bien.
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Quels frais peuvent être déduits du calcul de la plus-value ?
Les marchands de biens bénéficient d'une déductibilité étendue de leurs frais professionnels.
- Frais de notaire et droits d'enregistrement lors de l'acquisition (entre 7% et 8% du prix d'achat)
- Commissions d'agence immobilière payées à l'achat ou à la vente (généralement 3% à 8%)
- Coût intégral des travaux de rénovation, transformation ou amélioration avec justificatifs
- Frais de gestion courante : taxes foncières, charges de copropriété, assurances
- Intérêts d'emprunt contractés pour l'acquisition ou les travaux
- Frais de commercialisation : diagnostics obligatoires, publicité, home staging
- Honoraires d'architecte, de maître d'œuvre ou d'entreprises spécialisées
- Frais de gardiennage et de surveillance pendant la détention
Tous ces frais doivent être justifiés par des factures ou documents probants et être directement liés à l'activité de marchand de biens.
La déductibilité intégrale de ces coûts constitue un avantage fiscal significatif par rapport au régime des particuliers, qui ne peuvent déduire que les frais d'acquisition forfaitairement fixés à 7,5% du prix de vente.
Le délai de revente influence-t-il l'imposition ?
Non, le délai entre l'achat et la revente n'a aucun impact sur l'imposition des plus-values d'un marchand de biens.
Contrairement aux particuliers qui bénéficient d'abattements progressifs après 5 ans de détention, les marchands de biens restent soumis au même régime fiscal quelle que soit la durée de conservation du bien.
Cette règle s'applique même si le marchand de biens conserve exceptionnellement un bien pendant 10, 15 ou 20 ans avant de le revendre. L'administration fiscale considère que la nature commerciale de l'activité prime sur la durée de détention.
Cependant, une détention prolongée peut poser des questions sur la qualification réelle de l'activité et risquer une requalification en gestion patrimoniale, avec des conséquences fiscales différentes.
Pour éviter ce risque, il est recommandé de maintenir un rythme de rotation des biens cohérent avec une activité commerciale habituelle.
Y a-t-il une différence entre bien en l'état et bien rénové ?
Fiscalement, il n'existe aucune différence d'imposition entre un bien revendu en l'état et un bien rénové avant revente.
Dans les deux cas, la plus-value est calculée selon les mêmes règles BIC et imposée aux mêmes taux. La différence réside uniquement dans le montant des frais déductibles qui sera plus élevé en cas de travaux.
Pour un bien rénové, tous les coûts de travaux (matériaux, main-d'œuvre, honoraires d'architecte) viennent majorer le prix d'acquisition, réduisant d'autant la plus-value imposable.
En revanche, le régime de TVA peut différer : les travaux "lourds" (modification de plus de 2/3 des éléments de second œuvre) imposent l'application de la TVA sur prix total au lieu de la TVA sur marge.
Cette distinction a un impact commercial important puisque la TVA sur prix total renchérit significativement le coût pour l'acquéreur final.
Comment éviter la requalification en gestion patrimoniale ?
La distinction entre activité de marchand de biens et gestion patrimoniale repose sur plusieurs critères cumulatifs que l'administration fiscale examine attentivement.
Critère | Marchand de biens | Gestion patrimoniale |
---|---|---|
Fréquence des opérations | Minimum 4 opérations par an | Opérations occasionnelles |
Durée de détention | Généralement moins de 5 ans | Détention prolongée |
Volume d'affaires | Chiffre d'affaires régulier | Montants irréguliers |
Moyens mis en œuvre | Organisation commerciale | Gestion passive |
Financement | Emprunts professionnels | Fonds propres |
Personnel | Salariés ou collaborateurs | Gestion personnelle |
Publicité | Actions commerciales | Vente discrète |
Pour sécuriser la qualification de marchand de biens, il convient de maintenir un rythme soutenu d'acquisitions-reventes (au moins 4 par an), de développer une véritable organisation commerciale et de limiter la durée de détention des biens.
La tenue d'une comptabilité commerciale rigoureuse et la déclaration régulière de l'activité constituent également des éléments de preuve importants.
Quels sont les principaux risques de redressement fiscal ?
Les contrôles fiscaux concernant les marchands de biens portent principalement sur quatre domaines sensibles.
La requalification d'opérations de gestion patrimoniale en activité de marchand de biens constitue le premier risque. L'administration peut remettre en cause le statut et exiger l'imposition en BIC avec rappels d'impôts, pénalités et intérêts de retard.
Les erreurs dans le choix du régime de TVA représentent le second risque majeur. L'application incorrecte de la TVA sur marge au lieu de la TVA sur prix total (ou inversement) peut générer des redressements substantiels.
Le défaut de justification des frais déductibles expose également à des réintégrations dans le bénéfice imposable. Tous les coûts déduits doivent être appuyés par des factures détaillées et probantes.
Enfin, les erreurs de valorisation des stocks en fin d'exercice peuvent fausser le calcul du résultat imposable et déclencher des ajustements fiscaux.
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Quelles sont les obligations comptables et déclaratives ?
Les marchands de biens sont soumis à des obligations comptables et déclaratives strictes en raison de la nature commerciale de leur activité.
La tenue d'une comptabilité commerciale complète s'impose obligatoirement, incluant livre-journal, grand livre et balance. Cette comptabilité doit respecter le plan comptable général et être conservée pendant 10 ans.
La déclaration annuelle des bénéfices industriels et commerciaux (formulaire 2031) doit être déposée avant le 2 mai de l'année suivant l'exercice concerné, accompagnée des annexes comptables obligatoires.
Les déclarations de TVA s'effectuent mensuellement ou trimestriellement selon le chiffre d'affaires, avec télé-déclaration obligatoire. Le régime réel d'imposition impose également le dépôt d'une liasse fiscale complète.
En cas de structure sociétaire, s'ajoutent les obligations spécifiques aux sociétés : assemblées générales, comptes annuels, dépôt au greffe du tribunal de commerce.
Quelles structures optimisent l'imposition des plus-values ?
Le choix de la structure juridique constitue le levier d'optimisation fiscal le plus important pour un marchand de biens.
La création d'une SARL ou SAS soumise à l'impôt sur les sociétés permet de bénéficier du taux réduit de 15% sur les premiers 42 500 euros de bénéfices, puis de 25% au-delà, sans prélèvements sociaux sur les plus-values.
Pour les entreprises individuelles, l'option pour le statut d'EIRL (entrepreneur individuel à responsabilité limitée) n'apporte pas d'avantage fiscal mais protège le patrimoine personnel.
Les dispositifs de défiscalisation comme le Denormandie peuvent s'appliquer aux marchands de biens qui rénovent des logements anciens en zones éligibles, offrant une réduction d'impôt de 12% à 21% du montant des travaux.
La planification du calendrier des ventes permet également d'optimiser la charge fiscale en étalant les plus-values sur plusieurs exercices ou en compensant avec d'éventuelles moins-values.
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Conclusion
Cet article est fourni à titre informatif uniquement et ne doit pas être considéré comme un conseil financier. Il est recommandé aux lecteurs de consulter un professionnel qualifié avant de prendre toute décision d'investissement. Nous déclinons toute responsabilité quant aux actions entreprises sur la base des informations fournies.
L'imposition des plus-values pour un marchand de biens suit un régime fiscal spécifique et contraignant qui nécessite une planification rigoureuse.
Le choix de la structure juridique, la gestion optimale de la TVA et le respect scrupuleux des obligations déclaratives constituent les clés d'une fiscalité maîtrisée dans cette activité.
Sources
- Invest Aide - Fiscalité marchand de biens
- Avocats Picovschi - Taxation plus-values marchand de biens
- Modèles Business Plan - Calcul plus-value marchand de biens
- Investissement Locatif - Fiscalité marchand de biens
- Les Marchands de Biens - Options fiscales
- Perspectives Conseils - TVA marchand de biens
- Service Public - Plus-value immobilière
- BOFIP - Champ d'application BIC